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Cour d’assises : Oumou Ballo condamnée à 20 ans pour assassinat, ses complices à la peine de mort par contumace
Publié le jeudi 7 juin 2012   |  Le 22 Septembre




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De l’arrêt de mise en accusation en date du 4 octobre 2011, il ressort que, le 28 mai 2008 aux premières heures matinales, Oumou Ballo alertait les voisins du quartier que sa coépouse Nana Coulibaly, alors en état de grossesse très avancée, aurait trébuché dans le puits, au motif que ses chaussures et son seau se trouvaient sur la margelle de celui-ci. Alerté, Diara dit Baba Diawara, le chef de famille, gardien de son état au Centre de santé Karembé, où il avait passé la nuit comme à son habitude se précipita à la maison.

A la suite d’une prospection du puits à l’aide d’un grappin, il constata la présence d’un objet solide au fond. Il donna alors l’alerte au service de la Protection Civile, qui dépêcha des agents sur les lieux pour remonter à la surface le corps inanimé de Nana Coulibaly. Alors que le corps avait déjà été enseveli dans un linceul, en prélude à l’enterrement, Diara dit Baba Diawara se décida à informer son beau-père Adama Coulibaly, qui arriva aussitôt sur les lieux en compagnie de son fils aîné, Zoumanay. Les deux hommes affrontèrent l’opposition farouche de Souleymane Ballo, le père d’Oumou et de son ami Bakaye Dicko lorsqu’ils voulurent s’incliner devant la dépouille mortelle.

Ces derniers argumentèrent qu’une équipe de constat avait déjà conclu à une mort accidentelle avant de les autoriser à procéder à l’inhumation. Pis, Bakaye Dicko se saisit de la mobylette de Zoumana Coulibaly, lequel, devant le doute que cette réaction avait suscité en lui, avait manifesté son intention d’alerter les autorités compétentes. Il parvint à se soustraire de son étreinte pour se précipiter au tribunal, où il expliqua les faits au Procureur de la République, en mettant en exergue ses inquiétudes sur les circonstances de la mort de sa sœur.

Une seconde équipe d’agents de constat, accompagnée du médecin-chef du Centre de santé de référence de Koutiala, dépêchée sur les lieux à la demande du Procureur de la République, attesta que Nana Coulibaly avait été rouée de coups avant d’être balancée dans le puits. Interpellée par la police, Oumou Ballo passa aux aveux. Elle expliqua qu’elle avait asséné des coups à la victime pendant qu’elle puisait de l’eau. Mais, quelque temps après, Oumou Ballo se rebiffera, déclarant que ses aveux lui avaient été extorqués par la violence.

A en croire pourtant l’arrêt de renvoi, quelques mois plus tôt, une bagarre avait opposé Oumou Ballo et sa coépouse Nana Coulibaly au sujet de leurs enfants, au cours de laquelle Nana l’avait blessée à l’aide d’une louche. Oumou Ballo, après avoir pansé ses plaies, avait juré de se venger. C’est donc à juste titre que la Cour l’a reconnu, au terme de son audience du 5 juin 2012, coupable de l’assassinat de sa coépouse.

Quant à ses deux complices, Bakaye Dicko et Souleymane Ballo, elle les a condamnés à la peine de mort par contumace pour trois raisons principales. Il s’agit de l’information tardive des parents de la victime, du refus de les laisser s’incliner devant la dépouille mortelle et de la tentative d’empêcher qu’ils alertent la justice.
Yaya Samaké

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