Très attendue à ce rendez-vous de Bamako, la Turquie est venue avec ses capitaines industriels. Ainsi en plein cœur du Parc des expositions se dresse le pavillon turc composé d’une cinquantaine de stands. Ici, les visiteurs sont, d’emblée, frappés par les produits industriels exposés et les images des industries turques qui défilent sur les écrans plasmas. Les produits manufacturiers, l’industrie de l’automobile, l’industrie textile, les matériels électroménagers, hôteliers et agroindustriels y sont exposés. De même que les équipements du BTP et de la sidérurgie.
Nesrin Güler Simsek est responsable communication et marketing de l’entreprise Istanbul Minerals and Metals Exporters’Association (IMMIB), un consortium de professionnel de l’industrie métallique lourde. «Notre association compte plus de 22 000 membres qui produisent et exportent presque toutes sortes de minéraux, pierres naturelles, produits chimiques et métaux ferreux et non ferreux, électricité, électronique, cosmétiques, bijoux et bien d’autres. L’IMMIB est composée de 6 associations d’exportateurs. L’IMMIB joue un rôle remarquable dans le développement de l’industrie lourde en Turquie, notamment les professionnelles de métaux ferreux et non ferreux d’Istanbul, de minéraux d’Istanbul, de produits chimiques et de produits chimiques d’Istanbul, d’électronique électrique et de bijoux mais aussi d’acier», explique-t-il.
Pour notre interlocuteur, il était fondamental que la Turquie soit représentée dans ce beau salon à travers plusieurs consortiums d’entreprises comme l’IMMIB. «Nous allons profiter de cette occasion pour présenter l’industrie de notre pays. Les industriels turcs ici présents s’activent pour favoriser la présence de l’industrie turque au Mali à travers des filiales, des nouvelles unités industrielles performantes», a-t-il annoncé.
A côté de ces spécialistes de l’industrie lourde, il y avait également un stand tenu par «Turkish Stones», une entreprise spécialisée dans la construction. «Notre pays a plus de 4000 ans d’expérience dans l’industrie du marbre et des pierres naturelles. Avec plus de 80 types et 400 couleurs et modèles, la Turquie a une des plus grandes réserves en pierres naturelles de qualité excellente du monde. Nous avons appris que le Mali était aussi riche dans ce domaine. A ce niveau, nous pensons développer un partage de savoir et de savoir-faire», dira un industriel turc, ajoutant la puissante association des Exportateurs de Minéral d’Istanbul (IMIB) qui est présente à Bamako. «IMIB regroupe plus de 3.160 industriels évoluant dans les domaines des minéraux industriels, des minéraux métalliques, des pierres naturelles, des alliages ferreux et d’autres minéraux», a détaillé notre interlocuteur.
Située au carrefour entre l’Europe et l’Asie, la Turquie attire aujourd’hui par son industrie en pleine expansion. Ce pays en pleine modernité, et dont la croissance est très remarquable, est aujourd’hui un exemple qui inspire et attire. Pour les industriels turcs, leur présence au salon de Bamako traduit à suffisance les relations fécondes entre nos deux pays. Elle traduit l’ambition des dirigeants des deux pays de développer un partenariat économique dynamique.
Doussou. DJIRÉ
CES FIERTÉS DE L’INDUSTRIE MALIENNE AU RENDEZ-VOUS DE L’EXCELLENCE
La révolution industrielle du Mali est une chance pour la jeunesse, à condition que celle-ci parvienne à en comprendre les enjeux afin de pouvoir bénéficier de tous ses avantages et opportunités. Certains jeunes l’ont compris et ils se présentent aujourd’hui comme les capitaines de l’industrie malienne. Ils sont, sans nul doute, l’avenir d’un secteur en pleine expansion. Parler de ces jeunes industriel de notre pays, c’est parler de leur créativité, de leur intelligence, de leur détermination. Ils ont participé massiveme au premier Salon international de l’industrie malienne et parmi eux le très énergique Cyril Achkar, patron du groupe industriel (AMI) et président de l’Organisation patronale des industriels maliens, l’intrépide Seydou Natoumé, le patron de Toguna Agro-Industrie, Modibo Keita, PDG du groupe GDCM, le chef du groupe Moulin du Sahel, Houd Baby, le dynamique jeune patron de FOFY Industrie, Thierno Saikou Oumar BA, Ibrahim Diawara d’Ibi-Groupe, Mamadou Sacko de Kama-Industrie et Boubacar Tandia du Groupe Industriel Tandia.
Ces jeunes tissent la chaîne de notre industrie et assurent aujourd’hui le dynamisme de notre économie. Ils se distinguent par leur créativité, leur ambition et leur succès. Jeunes et ambitieux, ils plantent les piliers d’airain de la vitalité de l’industrie du Mali de demain. Les cercles et réseaux influents parient sur leur avenir. Certains d’entre eux ont fait de brillantes études. Ces jeunes loups de l’industrie malienne ont surmonté tous les obstacles pour s’installer au cœur du fleuron de notre économie. Qui sont-ils ?
Le jeune Cyril Achkar est très connu dans les milieux d’affaires au Mali. Il est de la famille Achkar, une dynastie qui règne depuis plus de 50 ans sur le monde des affaires et de l’industrie malienne. Le patriarche Gérard Achkar, libanais d’origine, s’installa dans notre pays bien avant l’indépendance. Son fils Cyril, né en 1976, a été bercé dans les affaires. Nanti du diplôme supérieur de commerce à l’université de Rouen (France), il a intégré le groupe familial dès son retour et il a gravi tous les échelons. De simple magasinier, il devient directeur commercial, directeur administratif et financier et directeur général adjoint jusqu’en 2004. La même année, il prend les commandes de toutes les filiales du groupe composé de plusieurs unités industrielles : la Grande Confiserie fabrique des bonbons, des chewing-gums, du sucre vanillé et des pâtes alimentaires. Le Grand Moulin du Mali a une capacité de 120 000 tonnes de farine par an. Il est spécialisé dans la fabrication de plusieurs produits agro-industriels, notamment, la farine de blé «Bélier». L’usine d’aliment bétail d’une capacité de 100 000 tonnes par an a conquis le marché avec son fameux «Bu nafama». La rizerie «Riz Malo» conditionne la savoureuse farine infantile «Vitablé». La Compagnie malienne de développement de la culture du Blé et d’une boulangerie qui inclut une école de boulangerie. Le patron d’Achkar Mali Industries (AMI) règne d’une main de fer sur l’agroalimentaire dans notre pays. Mais pas seulement, il produit également de l’huile, du sucre, des piles. Cyril Achkar est aussi le patron de la Société des eaux minérales du Mali «Diago».
Le patron de Toguna Industrie incarne, lui, la conviction et l’engagement. Il dirige aujourd’hui l’une des entreprises industrielles les plus dynamiques de notre pays. L’enfant de Kama Sindi (dans le cercle de Bandiagara) est convaincu que la terre ne ment pas et que seule l’agriculture peut être le moteur de notre développement. Cette conviction forte poussa Seydou Namtoumé à créer en 1994 une industrie de production d’engrais qui se classe aujourd’hui parmi les plus performantes d’Afrique de l’Ouest. Ce redoutable homme d’affaires a foi en son pays qui donne la chance à ceux qui veulent réussir.
La vision claire et la conviction inébranlable caractérisent Modibo Keïta, le patron du groupe GDCM. Il est parti de rien pour devenir aujourd’hui le magnat de Import- Export (sucre, riz,) et de l’industrie (Moulins modernes du Mali M3). L’histoire de Modibo Keïta est atypique. Il a débuté dans les affaires comme un simple marchand de céréales aux côtés du richissime Bakoré Sylla, PDG du GGB (Grand grenier du bonheur). Autodidacte, celui qu’on appelait «Modibo ni», il y a une décennie, est devenu aujourd’hui l’un des plus grands industriels du Mali. Il dispose plus de 20.000 hectares de terre aménagée dans la zone office du Niger où il exploite le riz, le blé, le maïs, l’oignon et la pomme de terre. Qu’il s’agisse de culture entrepreneuriale ou de recherche de financement, rien n’échappe à Houd Baby. Ce jeune entrepreneur audacieux a monté pièce par pièce des sociétés qui font aujourd’hui la fierté de notre pays. Diplômé d’un brevet de technicien supérieur en gestion des entreprises, Houd Baby se lance dans le commerce de détail. Très entreprenant, il créera plus tard la société GMCI Sarl, spécialisée dans l’importation et la distribution de matériaux de construction et de produits alimentaires. Au début des années 2000, l’homme d’affaires s’orientera vers l’industrie hôtelière en ouvrant l’hôtel Nord-Sud en 2002, à la faveur de la Coupe d’Afrique des nations. Une année plus tard, il s’investira dans l’industrie gazière en créant «Sigaz-Mali». Cette société produit de l’oxygène médical et industriel et de l’acétylène. L’acquisition de l’hôtel Nord-Sud par le Groupe Azalai donnera l’opportunité à cet entrepreneur de développer, pour un investissement de 5,3 milliards de Fcfa, le Groupe moulin du Sahel (MDS-Mali) en 2009. Il est spécialisé dans la transformation du blé, du mil et du maïs. Le Groupe élabore en 2011 un plan de développement stratégique (2011-2015) d’un montant total de 30 milliards de Fcfa dans la sous-région UEMOA. Cette décision stratégique donne naissance au groupe industriel sous régional «Groupe Sahel» et la démultiplication du business modèle de MDS dans des pays où le besoin existe comme le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Sénégal. Quant à Ibrahim Diawara d’Ibi-Groupe, Mamadou Sacko de Kama-Industrie et Boubacar Tandia du Groupe Industriel Tandia, ils ont réussi la prouesse de devenir aujourd’hui les dirigeants des entreprises industrielles les plus dynamiques du pays. Ils sont présents en Afrique dans les secteurs de l’eau, de l’industrie énergétique, des télécoms, de transport aérien, de matériaux de construction, de la métallurgie, de la sidérurgie et de l’industrie gazier.
D. D