Depuis 3 longs mois, les cheminots maliens ne reçoivent pas de salaire. Toute chose qui explique la colère de leurs syndicats et associations qui menacent de mener des ‘’actions de fer’’, s’ils ne rentraient pas (et très vite) en possession de leurs dus.
En effet, la surprise des cheminots maliens a été grande lorsque, le ministre des finances indiquait dans ses lettres n°00644/MEF-SG et 047226/MEF-SG l’inexistence de crédit budgétaire destiné à la prise en charge des salaires du personnel malien de la DBF (Dakar-Bamako Ferroviaire) en 2018.
Dans la même correspondance, le ministre des finances demandait à son homologue du transport de prendre les dispositions de gestion qui s’imposent pour que les ressources de la société puissent couvrir la prise en charge du personnel. Cela, à compter du mois de février 2018.
Comment peut-elle, cette entreprise, faire face à cette situation, quand on sait qu’elle n’a à sa disposition qu’une seule locomotive pour une recette moyenne mensuelle d’environ 29 millions de FCFA et sur laquelle elle dépense 15 millions en carburant. De plus, la masse salariale mensuelle des cheminots maliens s’élève à 180 millions de nos francs.
Face à cette situation, le groupement des syndicats et associations des cheminots du Mali exige tout simplement le paiement de leurs salaires de février et mars avant le 27 avril 2018 et la prise en charge (désormais) de leurs salaires par l’Etat Malien jusqu’à la mise en œuvre du nouveau schéma institutionnel.
Aussi, revendique-t-il, le paiement des indemnités de départ de leurs camarades admis à la retraite en 2017, l’acquisition d’outils de production (locomotives, wagons et la réhabilitation de la voie) et la tenue urgente du comité inter-Etat.
« Nous prenons à témoin le peuple du Mali et particulièrement la population de la région de Kayes et tous les villes et villages riverains des rails. Nous disons : si des dispositions urgentes et concrètes ne sont pas prises d’ici le 27 avril prochain, nous prendrons toutes nos responsabilités », a prévenu le groupement des syndicats des cheminots du Mali.
Compromis ou compromission ?
Rappelons que, lors de la rencontre (du 06 et le 7 décembre 2015 à Bamako) entre les ministres chargés des Finances et du Transport Ferroviaire du Mali et du Sénégal, les deux Etats avaient convenu de notifier au concessionnaire leur décision de résilier la convention de concession et de prendre les dispositions suivantes :
Il s’agit de créer une structure dénommée ‘’organe provisoire de gestion de la phase transitoire ‘’, d’assurer la continuité des activités sur la ligne Ferroviaire Dakar-Bamako, de préserver les emplois des travailleurs et payer régulièrement les salaires pendant toute la phase transitoire.
Aussi, considérant la notification de la résiliation de la convention de concession signée des ministres de l’économie et des finances et des ministres des transports des deux Etats (Mali et Sénégal), indique que : « les conséquences découlant de la résiliation de la convention de concession seront convenues et gérées d’accord parties pour prendre en compte l’intérêt des travailleurs ».
Faut-il rappeler que, depuis la résiliation de la convention de concession avec la société TRANSRAIl-SA, le Sénégal pour sa part, a honoré ses engagements en autorisant la prise en charge des salaires de ses agents jusqu’au 30 juin 2018. Comme convenu entre les deux pays.
Au même moment, l’Etat malien avait promis lors du conseil des ministres en date du 31 mai 2017 une aide budgétaire de 4,6 milliards de FCFA (qui n’a toujours pas été concrétisée) pour le service voyageur. Hélas, depuis maintenant trois mois les cheminots maliens sont sans salaires. Contrairement à leurs camarades du Sénégal payés régulièrement.