Comme le président général Moussa Traoré en 1991, Cheick Modibo Diarra, Premier plein pouvoir pendant la transition de 2012 et le Premier ministre Moussa Mara en 2014, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita s’est ajouté hier à la liste de ceux qui ont prononcé le mot « N’tè » avant de se retrouver plus tard dans la posture inverse.
Avant lui, tous les responsables du Mali qui ont eu à prononcer ce mot sont sortis par la petite porte. Certes, les circonstances ne sont pas les mêmes. Le général Moussa Traoré en 1991 disait à ses détracteurs en ses termes : « N’tèè, nsèbèkôrô tèè, … ». Après cette déclaration, les jeunes officiers l’on fait partir par un coup d’Etat presque l’un des plus faciles du moment.
Quant au Premier ministre plein pouvoir en 2012, Cheick Modibo Diarra, face à un appel à démission se demandait « à qui il va remettre sa démission ». Il a été contraint à la démission par les putschistes à une heure très tardive de la nuit.
Le Premier ministre, Moussa Mara en 2014 n’a pas pu se retenir à l’Assemblée nationale lors de la demande de motion de censure des députés de l’opposition. Il a lui aussi prononcé ce mot hanté « N’tè taa yôrôssi ». Quelques mois après cette déclaration « victorieuse » du PM Mara, il a été remercié par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta.
Comme personnalités citées ci-dessus, le président IBK aussi, face une pression des jeunes et de l’opposition, s’ajoute à la liste de ceux qui ont prononcé le fétiche tabou « N’tè ». « Quand j’entends dire des gens ‘’ko Boua ka Bla’’, ça me fait rire, au moment où je faisais les 7 tours de la Mecque, ceux qui disent ‘’ko Boua ka bla’’ dormaient tous, donc de grâce qu’ils nous laissent faire notre travail, je ne dis pas que ‘’ko Boua ta bla’’, mais ce n’est pas le moment car je me porte bien pour relever le défi du développement de notre pays ».
En attendant de savoir la suite du « n’tè » d’IBK, l’histoire retient que ceux qui ont prononcé ce mot avant lui, se sont plus tard retrouvés dans la position inverse.