Les travaux de construction de ce bel ouvrage et de bitumage de 10 km de voirie ont coûté 23,263 milliards de Fcfa (hors taxes) provenant du budget national à 84% et d’un prêt de la Banque ouest africaine de développement (16%)
«Mon bonheur est immense, indicible (…) Ségou m’a honoré !». Le président de la République a laissé parler son cœur, hier, lors de la cérémonie d’inauguration du premier échangeur de Ségou. Que cet ouvrage soit «considéré comme un outil fragile», a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta, en engageant les Ségoviens à en prendre un grand «soin». La cérémonie dédiée à la coupure du ruban symbolique de cet ouvrage gigantesque a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, de chefs d’institutions de la République, du gouverneur de Région de Ségou et de plusieurs invités de marque.
La grande métamorphose de la «Cité des Balanzans» a été rendue possible grâce au Programme d’aménagement d’infrastructures routières structurantes (PAIRS), lancé en 2015 par le gouvernement. Premier programme du président Ibrahim Boubacar Keïta en matière d’infrastructures routières, le PAIRS concerne l’échangeur de Ségou, le pont de Kayo, l’autoroute Bamako-Koulikoro et le pont- barrage de Kouoro. A Ségou, les réalisations ont porté sur trois volets, à savoir les travaux de construction de l’échangeur au carrefour de Markala, l’aménagement et le bitumage de 10 km de voiries urbaines et l’aménagement en 2×2 voies de la section de la route Ségou-San sur 7 km.
L’objectif de ces réalisations est de décongestionner le trafic à l’entrée Est de la ville, en mettant en place des ouvrages modernes permettant d’améliorer la sécurité et la qualité de vie des habitants. Le maire de la commune urbaine de Ségou, Nouhoun Diarra, a souhaité la bienvenue au président IBK dans la «cité de 4441 Balanzans» en affirmant que ce jour sera inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire de la ville qui, a-t-il assuré, n’a désormais plus rien à envier à Bamako. «Ce joyau (NDLR : l’échangeur) intègre déjà notre répertoire de fierté», a poursuivi l’élu, en rappelant au passage les autres infrastructures réalisées dans les domaines de la santé, de l’agriculture et des transports. Il a cité le projet de réalisation du pont de Ségou, l’hôpital de 3è référence, l’aménagement de la ferme de Sonikoura. Après avoir promis de prendre soin de l’échangeur et de ses voies d’accès, l’édile a, par finir, réaffirmé tout son soutien et celui des Ségoviens à toutes les initiatives du président Keïta.
Quant au ministre des Infrastructures et de l’Equipement, il a passé en revue les acquis enregistrés ces dernières années dans le secteur des infrastructures. «Que de kilomètres de routes bitumées réalisées ! Que de kilomètres de pistes rurales aménagées ! …», s’est félicitée Mme Traoré Seynabou Diop. A travers ces réalisations, on peut découvrir l’engagement du chef de l’Etat à développer le Mali, a-t-elle affirmé, avant d’assurer que les travaux de construction de l’échangeur et de bitumage de 10 km de voirie ont coûté 23,263 milliards de FCFA (hors taxes) provenant du budget national à 84% et d’un prêt de la Banque ouest africaine de développement (16%). Les travaux ont été exécutés par le groupement EGK/COGEB international sous la supervision de la direction nationale des routes. Quant aux prestations de contrôle et de surveillance, elles ont été assurées par le groupement de bureaux d’études GIC-Mali/LCI pour un montant de 1, 109 milliard de Fcfa. Le coût des travaux d’aménagement en 2×2 voies de la section de route Ségou-San sur 7 km se chiffre, lui, à 9,406 milliards de FCFA. Tout au long des travaux, 1.250 emplois directs ont été créés, sans compter les nombreux emplois indirects comme la restauration et le petit commerce, a indiqué le ministre, avant de mettre en garde autorités locales et usagers contre les cas d’incivisme pouvant porter atteinte aux ouvrages. Compte tenu de l’importance des investissements, ces cas ne sauraient être tolérés, a averti le ministre, tout en insistant sur l’impérieuse nécessité et la responsabilité qu’incombe à chacun de veiller à l’exploitation optimale des nouvelles infrastructures en vue de leur pérennité.
Le président Ibrahim Boubacar Keïta n’a pu cacher sa joie. Pour lui, Ségou mérite amplement cet échangeur. Le chef de l’Etat a aussi fait un clin d’œil à l’Armée malienne à laquelle il a promis de faire de son mieux pour sa montée en puissance. Il a assuré que notre outil de défense prenait du galon jour après à jour et qu’en attestent notamment les commandes de nouveaux équipements, dont des détecteurs de mines.
Revenant à l’échangeur, le président Keïta a prié pour que cet ouvrage puisse n’être que le début d’une série à travers le pays. Et pourquoi pas un autre (NDLR : un échangeur) à l’entrée de Ségou ?», s’est-il interrogé sous les ovations nourries de l’assistance. Ainsi va le développement, a ajouté le président de la République qui a félicité le ministre des Infrastructures et de l’Equipement. L’une des qualités d’un manager étant la reconnaissance du travail bien fait. Ainsi, Ibrahim Boubacar Keïta, reconnu pour son attachement aux œuvres bien abouties, a décoré onze responsables d’entreprises ayant été impliqués dans les travaux. Elevés au rang de Chevalier de l’Ordre national du Mali, ils ont reçu leur distinction des mains du chef de l’Etat.
Point d’orgue de cette cérémonie d’inauguration, le président de la République a coupé le ruban symbolique consacrant la mise en service de l’échangeur et autres infrastructures routières réalisées dans la «Cité des Balanzans». Avec cet échangeur déjà opérationnel, les populations bénéficiaires s’épanouissent avec la possibilité d’un écoulement, de jour comme de nuit, de leurs productions agricoles. Elles ont désormais tout loisir de vaquer à leurs affaires dans le confort d’une route bien faite et de renforcer le brassage culturel.
Envoyés spéciaux
Issa DEMBÉLÉ
Oumar Diop