A Safo Noumoubougou, commune de Kati, on n’en revient toujours pas encore. Plusieurs dizaines de maisons démolies par un seul individu, sur la base de pièce juridique dont la valeur reste à prouver. En effet, le 26 décembre 2017, une cinquantaine de concessions, représentants plusieurs centaines de millions de nos francs, est démolie par des individus en mission commandée, assistée par des gendarmes. Les faits se sont produits à SafoNoumoubougou, une localité relevant de la commune de Kati.
Derrière cette sombre affaire, se trouve unedame répondant au nom de Ly Korotoumou Coulibaly, fonctionnaire à la section morcellement du domaine de Kati. Elle aurait agi en sa qualité de représentante de feu Tiemoko Coulibalyqui, selon elle, serait le propriétaire du site et elle-même, citée parmi les ayant droits.
La Dame a totalement démoli les lieux, sous prétexte qu’elle détient un commandement de vider les lieux et de démolir, daté du 22 février 2017.
Selon le chef de village que nous avons rencontré, rien n’est aussi fausse et grossière que la conduite de Dame Korotoumou. Pour preuve, dit le chefde village, le nommé et feu Tiemoko Coulibaly dont elle se réclame, se serait présenté à Safo en 1971, avec Bakary Bassoum, pour demander en prêt un espace au chef de village, afin d’en faire un champ. Sur les faits, le chef de village aurait catégoriquement refusé de lui octroyer la parcelle à l’issu d’un conseil villageois.
46 ans plus tard, les habitants de Safo étaient surpris et consternés de voir cet acte émanant des autorités. La surprise est d’autant grande que les documents détenus par les héritiers de feu Tiemoko Coulibaly sont truffés de vices et contestables.
Pour preuve, l’acte administratif N° 2004/367/MDEF-DRDC qui stipule que Tiemoko Coulibaly a acheté une concession rurale d’une superficie de dix hectares (10a) sise à Safo, est en date du 5 février 2004. Pourtant, l’acte de l’audience publique ordinaire du 6 juin 1997, ressort que TiemokoCoulibLy est décédé le 26 mars 1997. Curieux comme agissement à moins qu’on ne soit dans un film titré : « Le mort n’était pas mort »
Face à la gravité de la situation, la maire de la commune urbaine de Safo a adressé de nombreuses correspondances aux autorités administratives sur le sujet, notamment au ministre des domaines de l’Etat et des Affaires Foncières et à celui de la communication, au Directeur Régional des Domaines et du Cadastre de Koulikoro. Malgré tout, l’acte de démolition a été établi et octroyé aux héritiers de feu Tiemoko.
Pourtant dans les correspondances, il ressort clairement que ni les autorités coutumières, administratives,politiques ni les populations ne sont associées à cette démolition.
Mieux encore, l’Institut géographique du Mali (IGM) a confirmé que les héritiers de feu Tiemoko Coulibaly ne disposent d’aucun titre foncier dans la zone de Safo.
Il est aussi avéré que feu Tiemoko Coulibaly, en dépit de la paternité réclamée par ses ayants droits, n’a fait aucun investissement sur ledit site depuis 1972, soit 46 ans.
Aucun pied d’arbre, ni puits mi concession.
En tout état de cause, il revient à l’état de faire en sorte que justice soit faite et que chaque partie puisse être mise dans ses pleins droits.