Selon le rapport 2018 de Reporters sans frontières, le Mali occupe la 115ème position sur 180 pays, contre 116 en 2017. Un progrès d’un point.
Bien que les atteintes à l’encontre des journalistes aient diminué, la liberté de la presse demeure fragile au Mali. Plus de quatre ans après l’assassinat des deux journalistes de RFI à Kidal, l’enquête peine à progresser. Depuis la crise de 2013, le nord du pays demeure une zone dangereuse et peu accessible comme en atteste la prise d’otages de journalistes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) par un groupe touareg en 2014 et le meurtre d’un journaliste à Tombouctou en 2015. Les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité. Toute critique de l’armée peut conduire à une arrestation et à une inculpation “d’atteinte aux mœurs et de propos démobilisateurs de troupes”. Lors de la prise d’otages au Radisson Blu de Bamako en 2015, la chaîne nationale avait choisi de diffuser des séries télévisées. Même si la presse malienne jouit d’un grand pluralisme, elle souffre d’un manque cruel de moyens et peine à s’affranchir des diktats éditoriaux de ses promoteurs. Des sujets restent tabous: deux journalistes d’investigation avaient été menacés, en juin 2017, pour avoir révélé l’implication de trois hauts dignitaires de la Conférence épiscopale du Mali dans une affaire d’évasion fiscale.