Reporters sans frontière (RSF) a publié hier son classement mondial de la liberté de la presse 2018. Le Mali, classé 115e sur 180 pays, a progressé d’une place par rapport à 2017, mais demeure dans la zone rouge.
Pour RSF, la liberté de la presse s’est encore dégradée dans le monde en 2018. Il déplore douze journalistes tués dans l’exercice de leur fonction. Bien que Mali ait progressé d’un rang, 116 en 2017 à 115 en 2018, il est toujours classé dans la zone rouge : situation difficile.
Selon ce nouveau rapport du RSF, “les médias maliens sont soumis à des pressions officielles sur les questions traitant de la sécurité. Toute critique de l’armée peut conduire à une arrestation et à une inculpation d’atteinte aux mœurs et de propos démobilisateurs de troupes”.
“Même si la presse malienne jouit d’un grand pluralisme, elle souffre d’un manque cruel de moyens et peine à s’affranchir des diktats éditoriaux de ses promoteurs. Des sujets restent tabous : deux journalistes d’investigation avaient été menacés, en juin 2017, pour avoir révélé l’implication de trois hauts dignitaires de la Conférence épiscopale du Mali dans une affaire d’évasion fiscale”, indique le RSF.
Il soutient également que “depuis la crise de 2013, le Nord du pays demeure une zone dangereuse et peu accessible comme en atteste la prise d’otages de journalistes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) par un groupe touareg en 2014 et le meurtre d’un journaliste à Tombouctou en 2015”.