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Adoption de la DPG par l’assemblée nationale : L’opposition politique tire à boulets rouges sur le chef du gouvernement
Publié le jeudi 26 avril 2018  |  Soleil Hebdo
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L’Assemblée nationale du Mali a accordé sa confiance au gouvernement dirigé par Soumeylou Boubeye MAIGA le lundi dernier par 109 voix pour, 35 contre et zéro abstention. L’opposition politique n’est pas allée avec le dos de la cuillère. Le groupe parlementaire ADP/MALIBA SADI dénonce non seulement le retard pris par le premier ministre pour la présentation de sa déclaration de politique générale, mais aussi sa manque de vision et de priorité à 4 mois de la fin du mandat d’Ibrahim Boubacar Keita.

Et quant au grouper VRD, ilpense que le discours du PM du vendredi dernier ne permet nullement de saisir les actions concrètes relatives aux priorités présidentielles tant la structuration du document n’en donne aucune visibilité. C’est pourquoi, il se demande si cette Déclaration de Politique Générale a été soumise au Conseil des ministres, conformément à l’article 78 de la constitution.



Le président du groupe parlementaire ADP/MALIBA-SADI Honorable Amadou THIAM a dans un premier temps décrié le retard pris pour la présentation aux élus de la nation de la politique générale à 3 mois et 20 jours de de la prise de fonction du premier ministre MAIGA. Sur les priorités du gouvernement,, Amadou Thiam dira que le Premier ministre, manque de réalisme dans la détermination des priorités à 4 mois de l’expiration du mandat présidentiel. L’ordre des priorités prouve que l’organisation des élections n’a jamais été la priorité de ce régime, en dit long, le report successif des élections locales et régionales. Selon, l’honorable Amadou Thiam, l’exécutif devrait principalement se focaliser sur deux priorités à savoir l’organisation de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018 et les stratégies efficaces pour endiguer l’insécurité au centre du pays.

Parlant de la mise en œuvre de l’Accord, Honorable Thiam pense que le voyage du PM à kidal, est purement électoraliste. Ce voyage ne visait ni à prêcher l’unité ni le vivre-ensemble avec des parents qui arboraient le drapeau de leur chimérique Etat, en la présence d’un PM dans la pure expression de la déliquescence de son autorité. D’Amadou Thiam de dire: “Vous parlez dans la DPG de « symbolique ». Quelle symbolique pour quelle interprétation ?

Si vous l’interprétez comme vous le faites, admettons.

Mais, comment l’interpréteront-ils les partisans de la partition ? Cette présence effacée du gouvernement national à kidal. Y avez-vous vraiment pensé ?”

Concernant la réforme, le déploiement et le redéploiement des forces armées et du MOC, près de 200 milliards dépensés chacune des dernières années, les résultats ne sont pas assez satisfaisants aux yeux de Thiam. C’est pourquoi, ildemande un audit crédible de ce secteur vital de la Nation. Et quant au DDR, il a saluéles effort du PM,qui ont consisté à mettre en place un nouveau schéma inclusif du DDR. Il pense, en effet, que c’est le gage de sa réussite.

S’agissant le renforcement de la sécurité au centre et la fondation de solidarité pour l’armée, Amadou Thiam souhaite vivement l’opérationnalisation de cette Fondation qui soulagera notamment les « ayants-droits » des soldats tombés sur le champ d’honneur, à l’égard desquels le Mali a une dette morale collective. Quant au renforcement de la sécurité au centre, il s’est réjoui de l’opération DEMBE et a exhorté le chef du gouvernement à initier aussi dans le sud, des missions spéciales de sécurité sur les grands axes routiers où les grands bandits font la loi.

Pour Honorable THIAM, la déclaration de politique générale de SoumeylouBoubeyeMaiga ne prévoit aucun chronogramme précis pour le retour effectif de l’administration et des forces armées et de sécurité dans les régions nord et centre du pays.Concernant le vote de confiance en votre gouvernement, Amadou THIAM dira : « Souffrez M. le PM, que je ne le considère pas utile pour un gouvernement qui a déjà vécu le clair de son temps. Parlons plat et parlons vrai !En raison de tout ce qui est évoqué ci-dessus, notre Groupe Parlementaire a décidé de ne pas vous accorder son quitus pour la mise en œuvre de cette déclaration de politique générale.»

Selon Honorable Mady N’DIAYE président du groupe parlementaire vigilance républicaine et démocratique (VRD), la principale mission du chef de gouvernement est de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, et non la feuille de route signée le 22 mars, autrement un accord de Ouagadougou bis dont le seul objectif est de permettre la tenue de l’élection présidentielle. Pour lui, le PM veut favoriser un déploiement des Famas, la réinstallation de l’administration et le retour des populations déplacées, par des actions portant sur la restriction voire à terme l’éradication des activités des groupes armés terroristes. Indubitablement l’atteinte de cet objectif n’est pas pour ce mandat. Sur la question de l’Accord est-ce à croire que vous renonciez à y faire des progrès nécessaires. Ensuite, il doit endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays. Lesinitiatives prises par le PM pendant les 4 mois d’exercice de son pouvoir, dit-il, ont conduit à l’exacerbation de l’insécurité au centre. « Elles se sont soldées par l’intensification des conflits inter communautaires et le déplacement des populations à l’extérieur du pays, une première au Centre depuis les événements de 2012. La déclaration de politique générale ne propose aucune solution visant véritablement à endiguer l’insécurité » a-t-il déploré. Il demande au chef du gouvernement de porter une attention particulière sur l’insécurité gravissime dans le sud du pays..

Pour M. N’DIAYE, le Gouvernement est appelé à accélérer la mise en œuvre du programme présidentiel d’urgences sociales. Si l’on en croit à N’DIAYE, en réalité ce programme en tant que document n’est pas disponible. Il fait l’objet d’une propagande quotidienne autour des activités gouvernementales. Or, l’urgence selon l’Honorable N’DIAYE est l’approvisionnement normal en eau des quartiers de Bamako et environnants, malheureusement sevrés depuis deux ans. Il estime que l’urgence c’est aussi l’effectivité de la reprise par la SOMAGEP des adductions d’eau potable de certaines communes, pompeusement annoncée par le Ministre en charge de la question et qui reste à ce jour sans suite. Et d’ajouter qu’une grande impatience voire une déception frappe les populations des communes concernées. « L’urgence sociale c’est la sécurité alimentaire pour laquelle une distribution d’un kilo de céréales par personne depuis janvier ne résout pas la situation de plus de 800.000 personnes en crise aiguë et surtout dans un contexte où plus d’un malien sur cinq vit dans une précarité alimentaire » s’est-il indigné.

En s’adressant au PM, il laissé entendre que ceci n’étonne guère puisque l’État n’a inscrit que 6 des 19 milliards de FCFA prévus par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire pour y apporter des réponses appropriées. « Pour le bétail faites en une priorité » dit-il avant d’enchainer que l’urgence sociale c’est égalementle front social qui bouillonne. Il a indiqué que l’urgence sociale c’est l’organisation des examens de fin d’année, c’est aussi les soins de santé.« L’urgence sociale c’est le paiement à date des factures des fournisseurs de l’État, des salaires des civils et des militaires et des pensions des retraités.L’urgence sociale c’est la mise à disposition des intrants » a-t-il soutenu..



Une autre mission de l’actuel gouvernement est l’organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées. Ce que le PM réserve à cette 4ème instruction présidentielle, traitée en une seule page sur les 20 pages que compte la Déclaration de politique générale, ne rassure pas l’élu de Barouéli. Selon lui, le Gouvernement ne mesure pas les enjeux liés à l’organisation et la sécurité de l’élection présidentielle.

En somme, la déclaration de Politique Générale de Souleylou Boubeye MAIGA n’a pas convaincu l’opposition politique, et ne rassure guère une visibilité des actions à mener au cours des 4 mois à venir. C’est pourquoi, tout comme le groupe parlementaire ADP/Maliba-SADI, le groupe Vigilance républicaine et démocratique a aussi refusé d’accorder sa confiance au gouvernement dirigé par Soumeylou Boubeye Maiga.



André TRAORE
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