Promulguée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, le 11 avril 2017, les paysans attendent toujours l’arrêté interministériel de la loi foncière agricole. C’est ce qui ressort de la journée de formation des hommes de médias sur cette dite loi.
Organisée par la coordination nationale des organisations paysannes (CNOP), la formation avait pour but de familiariser les journalistes avec cette loi qui protège les paysans des prédateurs fonciers. Le formateur Brahima Traoré a expliqué aux hommes de medias le contenu de ladite loi.
Composée de 7 chapitres et 54 articles, la loi foncière agricole est le résultat des années de combat des agents de la coordination nationale des organisations paysannes (CNOP). Elle est un moyen permettant la sécurisation des terres au profit des paysans Maliens.
Le coordinateur technique de la coordination nationale des organisations paysannes (CNOP) Zoumana Kanta a été très précis dans son explication. Il a précisé que les terres des paysans Maliens n’ont jamais été sécurisées avant cette loi. « Nous nous sommes beaucoup battus pour que le Mali ait une politique de développement agricole. Tel n’était pas le cas », a-t-il informé. Selon lui, grâce aux acteurs des organisations paysannes dont la CNOP, le Mali a non seulement une politique foncière agricole mais aussi une loi foncière agricole(LFA). A ses dires, ladite loi a été promulguée par le Président de la République le 11 avril 2017 et le décret d’application est aussi disponible mais il manque l’arrêté interministériel qui est impatiemment attendu par la CNOP. « Aujourd’hui, on a un décret par rapport à la création des commissions foncières villageoises, chose que nous avons beaucoup défendu », s’est-il félicité.
Quant à Brahima Traoré, formateur non moins responsable de l’agence d’investissement des exploitations familiales, il a, dans son exposé, précisé que la LFA sécurise les terres au profit des paysans maliens. Selon lui, 90% du contenu de la loi, sont en faveur des paysans. A ses dires, cette loi va permettre aux communautés rurales d’avoir des terres. Brahima Traoré ne s’est pas tu sur les innovations faites par la LFA. Ces innovations sont entre autres : décentraliser de façon effective la gestion foncière agricole ; l’implication des populations dans cette gestion via la mise en place des commissions foncières ; sécuriser de façon effective les droits fonciers, individuels et collectifs, des exploitations familiales agricoles et des entreprises agricoles, en introduisant notamment un outil peu couteux de la sécurisation : les attestations de possession foncière…