BAMAKO -- L'encadrement technique des Aigles du Mali, l'Equipe nationale senior de football du pays, vient de communiquer la liste de 23 joueurs retenus pour un stage et un match amical le 28 Mai en Bretagne (France).
Le Mali prépare ainsi activement les rencontres des 4e et 5e journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 contre le Rwanda et le Bénin respectivement les 9 et 16 Juin 2013 à Bamako.
Mais, le sélectionneur français Patrice Carteron sera-t-il toujours là pour encadrer ce stage ? C'est la question que se pose aujourd'hui le public sportif malien. Elle est d'autant pertinente que le coach et la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) semblent en rupture de confiance.
En effet, depuis le match contre le Rwanda à Kigali (3e journée éliminatoire coupe du monde 2014), ce dernier aurait émis le souhait de mettre fin à son contrat. Ce que démentent les responsables de la fédération.
Ce qui est sûr, Patrice Carteron était présent lors du match du Tout Puissant Mazembe de la R.D. Congo (dimanche 19 mai 2013) à Kamalondo face aux Mozambicains du Liga Muçulmana, pour le tour de cadrage de la coupe CAF.
Selon des témoins, une petite heure avant le coup d'envoi, le président Moise Katumbi du T.P Mazembe était arrivé en compagnie de Patrice Carteron. L'ancien défenseur de Lyon et de Saint- Etienne (France) serait le candidat numéro un à la succession du Sénégalais Lamine Ndiaye qui a démissionné après l'élimination du club en Ligue africaine des champions.
Selon notre enquête au ministère malien de la Jeunesse et des Sports et à la FEMAFOOT, Carteron veut « réellement partir ». N' empêche, il souhaite encadrer le prochain stage en France et coacher les deux matches des éliminatoires du mondial 2014 afin de bénéficier d'une rupture de contrat à l'amiable.
Ce qui n'est pas de l'avis des responsables du football malien qui lui demandent de rompre maintenant ou de rester pour boucler ses deux ans de contrat. De sources proches de la fédération, Patrice aurait écrit récemment à cette organisation pour lui proposer de revoir son contrat à la hausse.
Ainsi, au lieu de 10 millions de F CFA (non compris l' hébergement, le véhicule de fonction, les frais de communication, les billets d'avion..) son salaire mensuel devait passer à 29 millions CFA.
Et au lieu de 50 millions comme prime de qualification pour la coupe du monde, il exigeait désormais le double. Pis, le technicien français avait donné seulement quelques jours à la fédération pour réagir. Mais, « on s'est rendu compte qu'il n' avait même pas attendu cette réaction pour se rendre au Congo », déplore une source au ministère de la Jeunesse et des Sports.
« De toutes les manières, le Mali n'a pas les moyens de satisfaire de telles exigences », nous indique un responsable fédéral. Au ministère malien de la Jeunesse et des Sports, on assure qu'un règlement à l'amiable est exclu. « Carteron reste pour boucler ses deux ans de contrats, ou il s'en va où il veut dès maintenant avec toutes les conséquences judiciaires et financières que cela suppose », souligne un conseiller qui a requis l'anonymat.
« Connaissant l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, je pense pas qu'il va laisser assez de choix à Carteron qui a intérêt à honorer son contrat pour ne pas s'exposer à une poursuite judiciaire et à des sanctions de la FIFA s'il quitte le Mali de cette façon. Le ministre Hamèye Founé Mahalmadane n'est pas un homme à se laisser berner. Il va utiliser tous les recours possibles pour laver un tel affront», pense Kader Toé, chroniqueur dans la presse malienne.
« Mais, si le Tout Puissant Mazembe le désire réellement, je ne pense pas que le Mali puisse le garder. Le président de ce club congolais, Moise Katumbi, est plein aux as. Il peut donc s'engager à réparer le préjudice financier d'une rupture unilatérale, donc abusive, de contrat de la part de Carteron», ajoute-il.
On se rappelle que le Français Patrice Carteron avait signé, en juillet 2012, un contrat de 2 ans avec la Fédération malienne de football. Et il avait comme objectifs la qualification à la CAN 2013 (En Afrique du Sud, le Mali a conservé sa 3e place de 2012) et la Coupe du Monde 2014.
Ce départ annoncé ne suscite qu'indignation au sein du public sportif malien. « Il est tenu par les clauses de son contrat. Il ne peut pas abandonner le pays au moment où nous sommes très proches d'une qualification pour la coupe du Monde de 2014. Mais, s'il veut partir, qu'on le laisse s'en aller. Mais, il doit aussi être prêt à assumer toutes les conséquences de cette trahison », souligne Hamady Tamba, un journaliste du pays. Un avis largement partagé par tous ceux avec qui nous avons abordé la question hier et aujourd'hui.