Jadis allié de premier plan des soldats français dans la lutte contre le terrorisme à Kidal, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) perd de la légitimité. Sa cellule antiterrorisme ne fait plus de poids sur le terrain.
Après l’intervention française qui a permis de libérer le Nord du Mali des griffes des groupes terroristes, la ville de Kidal était sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et celle-ci cohabitait avec les terroristes. Pour avoir une forte influence dans la zone et surtout un relais dans cette partie complexe du Nord, l’opération Serval a intelligemment poussé le MNLA à se doter d’une cellule antiterroriste qu’elle a formée.
L’unité spéciale a été placée sous le commandement direct de Mohamed Ag Najim, le chef de la branche militaire du MNLA. Le MNLA, contrarié dans son idée d’indépendance, avait donc fini par considérer Ançar Eddine comme sa priorité et déclarer une guerre ouverte au très influent et démoniaque Iyad Ag Ghaly. Un véritable camouflé.
Ançar Eddine a accusé le MNLA d’être à l’origine des souffrances des populations pour s’être accaparé de leurs terres. En son temps, le chef de la cellule anti-terroriste du MNLA, Sidi Mohamed Ag Saïd, plus connu sous le pseudonyme de Trois-Trois, justifiait les actions de son entité qui, à l’en croire, s’inscrivaient dans une logique assez noble.
“Notre mission est de détruire les terroristes qui tuent nos populations et occupent illégalement nos terres. Nous allons continuer à combattre avec nos hommes, nos armes, nos véhicules. Aucun pays ne nous aide, la Minusma ne nous donne même pas de l’eau à boire alors que nous luttons contre un fléau international”, avait-il dénoncé ouvertement la communauté internationale.
Concrètement, on faisait croire à tout le monde qu’il y avait une véritable guerre entre le MNLA et Iyad. Prétexte avancé : le leader d’Ançar Eddine Iyad Ag Ghali voit au MNLA un pion de la communauté internationale qui œuvre à brader les richesses de la région de Kidal. Pour renforcer la thèse selon laquelle la cellule antiterroriste du MNLA est un allié fiable, des informations ont été amplifiées et faisaient état d’attaques menées par le groupe terroriste précisément à la frontière avec l’Algérie, dont celle du 24 décembre 2016.
Après la lune de miel, la lune de fiel
La publicité autour de la cellule antiterroriste du MNLA a gagné du terrain. Le 7 août 2017, des informations faisaient cas d’une tentative d’assassinat du chef de la cellule antiterroriste du MNLA à Kidal. Jusqu’ici les relations avec Barkhane sont bonnes mais depuis quelques mois, on parle de la fuite du chef de la cellule antiterroriste du MNLA.
Ce dernier n’était plus en mesure de donner satisfaction à Barkhane. En vérité, il a déçu ses mentors et partant de lui, c’est le MNLA qui n’arrive plus à convaincre les soldats français qui ont fait pourtant de lui un allié unique dans la région de Kidal. Sur ce terrain, on peut mentionner également les accusations de Barkhane contre le HCUA, un compagnon du MNLA.
Pour mener à bien la lutte contre le terrorisme, Barkhane n’a pas d’autre choix que de s’allier avec le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), le Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia) et bien entendu les FAMa. La zone d’expérimentation de ce nouvel ordre de collaboration est la région de Ménaka, notamment la frontière avec le Niger où les terrorises de l’Etat islamique tentent de s’installer progressivement.