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Ozone-Mali: caisses à sec, 1382 employés dans la ‘’merde’’
Publié le vendredi 27 avril 2018  |  Le Tjikan
Opération
© aBamako.com par A.S
Opération d`assainissement dans les rues de Bamako
Bamako, le 10 février 2015. Les agents balayeurs de la société de nettoyage Ozone Mali ont procédé à une grande toilette sur le boulevard du peuple.
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Depuis près d’un mois, les 1382 agents de propreté d’Ozone-Mali, société chargée de l’assainissement de la ville de Bamako sont en grève. Ils revendiquent un salaire décent et régulier.

Jeudi 26 avril, Boulevard de l’Indépendance, en face du siège de l’Union Nationale des Travailleurs (UNTM), des centaines d’employés de la société Ozone-Mali sont en sit-in. Les regards crispés, habillés de leur uniforme de travail, rouge et violet, ils sont en grève depuis plusieurs semaines. Leur doléance: un salaire décent et régulier. Les 1382 employés de la branche malienne de la société marocaine Ozone, touchent en moyenne 45.000 FCFA par mois. Juste l’équivalent du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) au Mali. S’ils bénéficient de la sécurité sociale et d’une assurance maladie, les agents de propreté d’Ozone-Mali, vivent des fins de mois difficiles.

Djénéba Guindo, 39 ans, mère de cinq enfants, son mari est sans emploi depuis plusieurs mois. Elle et sa famille vivent dans une chambre unique payée à 10.000 FCFA par mois.

«Je dépense tous les jours 550 FCFA dans le transport et j’assure les autres charges de la famille. Le tout, avec 45.000 FCFA » gémit Djénéba. Contrairement à elle, certains agents ont la chance d’avoir plusieurs cordes à leur arc pour arrondir leur fin de mois. C’est le cas de Lassine Diakité, 44 ans, marié et père de quatre enfants. La nuit ou le jour de son repos, il cherche un taxi à rouler en sous-traitance avec ses amis chauffeurs. L’homme était apprenti SOTRAMA avant d’être embauché par Ozone-Mali en 2014.

« Les salaires sont maigres. Nous sommes payés en retard. Pendant que nous revendiquons l’amélioration de nos conditions, la direction nous annonce qu’elle n’est plus en mesure d’assurer nos salaires à partir de fin avril. Sans salaire, comment pouvons-nous travailler?», déclare Abdrahamane Sanogo, secrétaire général du comité syndical d’Ozone-Mali. Selon lui, la société envisagerait de mettre en ‘’chômage technique’’ certains employés et même de déposer le bilan. «Nous sommes tous des chefs de famille. Nos emplois sont menacés», s’inquiète, Abdrahamane.

A l’origine de cette galère: le non-paiement des factures de Ozone-Mali par le gouvernement et la mairie du District de Bamako.

Cependant, la direction d’Ozone-Mali confirme les difficultés financières, mais rejette l’idée de la cessation des salaires à partir d’avril.

«Nous avons des difficultés financières depuis 2015. Le groupe Ozone environnement et assainissement du Maroc appuyait Ozone-Mali pour assurer son fonctionnement. Aujourd’hui, nous avons un peu honte parce que la partie malienne n’arrive pas à honorer ses engagements » déplore Adama Koné, conseiller du directeur général d’Ozone-Mali.

Selon lui, le gouvernement et la mairie doivent quinze milliards FCFA à Ozone-Mali. Des arriérés cumulés durant trois ans.

Au ministère de l’Environnement et du Développement durable, nos sources reconnaissent l’existence des créances, mais sans préciser le montant exact. « L’État doit de l’argent à Ozone de façon indirecte. Car c’est la mairie du District qui a un contrat avec Ozone. L’État alloue une subvention annuelle à la mairie. Mais cette somme est insignifiante pour gérer le cas d’Ozone» a expliqué Cheick Dia, chargé de mission au ministère de l’Environnement. Du côté de la mairie du district: silence radio.

Signé en septembre 2014, le contrat d’Ozone-Mali s’étale sur huit ans pour un montant annuel de neuf milliards FCFA.

D’après Adama Koné, la société a eu des promesses de règlement d’une partie des créances dans un bref délai. Mais rien n’est sûr.

Lassina NIANGALY
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