PolitiqueDéclaration de politique générale (DPG) du chef du gouvernement : Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga décline ses priorités en quatre axes majeurs
Le cinquième Premier ministre du premier quinquennat du président IBK, Soumeylou Boubèye Maïga était, le vendredi 20 avril dernier, dans la salle Modibo Keïta de l’Assemblée nationale du Mali, devant les Honorables députés. Objectif : présenter sa déclaration de politique générale (Dpg) qui se décline en quatre axes prioritaires. Les travaux étaient placés sous la présidence du président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issiaka Sidibé, en présence de l’ensemble des membres du gouvernement.
Le document dont le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a fait exposé s’articule autour de quatre axes majeurs prenant en compte les préoccupations du peuple malien. Ces axes prioritaires sont, entre autres, la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la lutte contre l’insécurité grandissante dans le centre du pays, la satisfaction de la demande sociale à travers l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales ainsi que l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées.
Dans son exposé, le chef du gouvernement a rassuré les représentants du peuple que dans le cadre de l’exécution de la feuille de route délivrée par le président de la République, son gouvernement usera de tous les moyens pour protéger, rassembler et servir les Maliens.
Par rapport à la question de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga a affirmé que son gouvernement procédera à l’amélioration du fonctionnement des Autorités intérimaires et des Collèges transitoires en les dotant de moyens financiers et matériels adéquats en vue de la fourniture de services sociaux de base à la population et de leur participation dans l’organisation des élections à venir et à l’accélération du transfert effectif des compétences et des ressources de l’État aux Collectivités territoriales pour l’atteinte de l’objectif de 30 % des ressources transférées aux collectivités territoriales en fin 2018. Pour ce faire, le gouvernement adoptera dans les prochains jours le décret consacrant le transfert aux collectivités territoriales des services déconcentrés relevant de leurs domaines de compétences.
Redéployer l’armée de façon progressive, méthodique et résolue
Dans sa volonté de rétablir la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, dit-il, le gouvernement du Mali déploiera des actions décisives pour restreindre et éradiquer les activités des Groupes armés terroristes (Gat) afin de favoriser le déploiement des Forces armées maliennes (Fama) et la réinstallation de l’Administration ainsi que le retour des réfugiés et des populations déplacées. Et de promettre que ce redéploiement de l’armée se fera de façon progressive, méthodique et résolue. À l’en croire, pour l’exercice budgétaire 2018, l’État a réservé 22 % des ressources à la défense et à la sécurité pour satisfaire les besoins de notre armée.
Pour réussir le rassemblement de tous les Maliens, l’une des initiatives du gouvernement sera la prise en charge des instructions présidentielles concernant la rédaction d’un projet de loi sur l’Entente nationale proposant des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite en faveur de certains acteurs. Pour informer la population du contenu de cette loi d’entente nationale, le gouvernement procédera par des campagnes d’information et de concertation auprès de tous les acteurs de la vie publique afin qu’aucun malentendu ne s’installe au sein de notre opinion nationale quant au contenu dudit projet de loi.
Par rapport à la tenue d’élections transparentes et apaisées, le chef du gouvernement a promis de rassembler tous nos concitoyens autour du concept de la paix afin d’assurer de la quiétude. « Le troisième axe du travail de rassemblement et d’apaisement du gouvernement est relatif au processus électoral. Nous nous sommes donné comme objectif d’organiser des élections transparentes, crédibles, apaisées et à bonne date », a-t-il laissé entendre. Selon lui, le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour fédérer toutes les bonnes volontés désireuses de s’impliquer en faveur d’un déroulement apaisé des élections.
Pour ce faire, l’orateur sollicite l’implication de tous les acteurs qui, selon lui, est indispensable pour que les compétitions électorales se déroulent dans un environnement apaisé.
127 localités dotées en système d’éclairage solaire pour un montant de près de 14 milliards de Fcfa
Dans son réquisitoire, le Premier ministre a annoncé le déploiement de tous les efforts nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales pour la satisfaction des populations. « Que ce soit dans le domaine de la santé, du désenclavement, de l’éducation ou de la fourniture d’eau et d’électricité, nous ferons en sorte que la prise en charge des besoins fondamentaux et pressants bénéficie en priorité aux couches fragiles et aux populations à revenu modeste », a-t-il ajouté.
À ses dires, les préoccupations des Maliens ont été prises en compte et des mesures sont prises dans tous les domaines. En ce qui concerne l’accès à l’eau potable et à l’électricité, il a promis l’accélération de la finition des projets en chantier et la prise de mesures pour assurer la fourniture régulière d’électricité sur tout le réseau Edm-sa, particulièrement pendant les périodes de forte canicule. Aussi, pour le réseau non connecté, 12 localités seront dotées de centrales hybrides pour un coût de plus de cinq milliards de Fcfa et 127 autres localités en système d’éclairage solaire pour un montant de près de 14 milliards de Fcfa.
Toujours s’agissant de l’accès à l’électricité, il a annoncé certaines mesures, notamment la réhabilitation des infrastructures énergétiques dans les régions du nord du Mali, la poursuite des travaux de réhabilitation des centrales hydroélectriques de Sélingué et de Sotuba, la mise en œuvre du projet d’électrification de 15 localités dans les cercles de Kati et de Kangaba, les projets d’extension et de réalisation des centrales hydroélectriques de Sotuba II (6 mw), de Kénié (42 mw) et de Gouina (140 mw), le projet de réalisation de la centrale thermique au fuel lourd à Kayes (92 mw), la poursuite du projet d’installation de lampadaires solaires à travers toute l’étendue du territoire national, la poursuite des projets de réalisation des centrales hybrides (solaire/thermique), la reprise du service public de l’électricité par le concessionnaire Edm-sa dans 13 localités.
À entendre le chef du gouvernement, son équipe poursuivra la création de 2 507 équivalents points d’eau modernes (Epem) en milieu urbain, semi-urbain et rural à travers des puits, des forages équipés de pompe à motricité humaine (Pmh), de systèmes d’hydraulique villageoise pastorale améliorés (Shva/Shpa) et d’adductions d’eau potable/sommaires (Aep/Aes), la réhabilitation de 670 équivalents points d’eau moderne.
L’organisation des cours de soutien à l’intention des élèves de 9ème année et terminale
Sur la question de l’accès à une éducation de qualité à tous les Maliens, il a annoncé l’organisation des cours de soutien à l’intention des élèves des classes d’examen de l’enseignement fondamental (9ème année) et de ceux de l’enseignement secondaire (12ème année). Pour cela, il dira que le recrutement de 2 579 enseignants est déjà en cours, dont 1 567 maitres de l’Enseignement fondamental, 600 professeurs de l’Enseignement secondaire général, 297 professeurs de l’Enseignement technique et professionnel. S’y ajoutent le recrutement de 115 professeurs de l’Enseignement normal ainsi que la dotation d’établissements de l’enseignement secondaire général en matériels informatiques, en matériels de laboratoire et en tables-bancs et l’acquisition d’un logiciel intégré de gestion des ressources humaines du secteur de l’Éducation.
Il précisera que dans les tout prochains jours, toutes les écoles communautaires seront érigées en écoles publiques et les enseignants desdites écoles seront intégrés dans la fonction publique des collectivités territoriales.
Évoquant le cas de l’enseignement supérieur, Soumeylou Boubèye Maïga a mis l’accent sur l’amélioration de l’environnement de la formation, notamment à travers la fonctionnalité de la Cité universitaire par l’élargissement de la voie d’accès, la construction d’une route secondaire en terre pour désengorger la route principale et réduire ainsi les cas d’accident. Il a aussi annoncé l’ouverture d’une université à Bandiagara.
Sur le plan de la santé, le Premier ministre envisage de surprendre les Maliens en faisant d’énormes réalisations. D’abord, il procédera au démarrage du projet d’amélioration et de modernisation du plateau technique des hôpitaux de Bamako et des villes de Kita, Niono, Koulikoro, Bougouni, Koutiala, Markala et San.
En ce qui concerne la sécurité alimentaire, le PM a rassuré les honorables de la poursuite de la politique de subventions des intrants agricoles, la poursuite des aménagements dans le cadre des 100 000 ha fixés par le Programme présidentiel, la poursuite de la mise en place de 300 commissions foncières au niveau des villages et fractions, la poursuite de la mise en œuvre du Programme de mécanisation et de motorisation agricoles. Aux dires de l’orateur, le gouvernement malien procédera également à l’acquisition et à la distribution de matériels agricoles (tracteurs et autres) pour un montant de plus de près de 9 milliards de Fcfa.
L’emploi des jeunes au cœur des politiques publiques
Le Premier ministre n’a pas oublié l’emploi des jeunes dans sa Dpg. En effet, il ajoutera qu’en plus des activités du Projet « l’emploi des jeunes crée des opportunités ici au Mali » financé par le fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique de l’Union européenne dont bénéficieront 8 620 jeunes et 2 400 jeunes pour la seule année de 2018, le gouvernement malien prévoit la formation 4 500 jeunes âgés de 15 à 24 ans (filles et garçons) de type dual dans les secteurs modernes et non structurés dans les localités de Bamako, Kayes, Kita, Koulikoro, Kati, Dioïla, Fana, Bougouni, Tominian, Mopti, Tombouctou et Gao.
Dans le cadre du développement industriel de notre pays, le chef du gouvernement a annoncé l’adoption prochaine du projet de loi relatif au régime des Zones économiques spéciales (Zes) en juillet 2018. Le Premier ministre a également expliqué aux élus nationaux la teneur de sa politique sur l’agriculture, l’élevage la pêche, les relations avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux…