Bamako, Une soixantaine de partis politiques et
associations de l'opposition malienne ont formé dimanche à Bamako une
coalition pour réaliser "l'alternance et le changement" lors de l'élection
présidentielle du 29 juillet, après cinq ans de mandat d'Ibrahim Boubacar
Keïta.
Quelque 3.000 personnes ont assisté à la cérémonie de signature du
manifeste de cette coalition affirmant que "l'alternance est un impératif de
survie et de sécurité nationale", au Palais de la culture Amadou Hampâté Bâ,
selon un correspondant de l'AFP.
Les signataires, parmi lesquels Soumaïla Cissé, chef du principal parti
d'opposition, l'opposant Tiébilé Dramé, ainsi que plusieurs candidats déclarés
à l'élection présidentielle, s'y engagent à "mettre fin à l'immense gâchis
qu'a été le quinquennat finissant".
L'un des objectifs est d'avoir "le moins de candidats possibles de la
coalition au premier tour de la présidentielle", a expliqué M. Cissé.
"Le bilan du président IBK (initiales de M. Keïta, NDLR) est caractérisé
par l'absence de vision, le pilotage à vue et une improvisation dans tous les
domaines de la vie nationale", a-t-il estimé.
"Vive la coalition pour le changement et l'Alternance", "IBK a échoué",
pouvait-on lire sur des tee-shirts, dans une salle très animée.
"Nous sommes venus ici pour former le bloc qui va faire partir le président
IBK, qui a échoué. L'insécurité s'est aggravée pendant son mandat. Il n'a pas
répondu à nos attentes. Il doit partir démocratiquement", a déclaré à l'AFP
Myriam Keïta, une étudiante en sociologie.
Bien que le président sortant ne se soit pas déclaré, une centaine
d'associations de la majorité ont apporté leur soutien à sa candidature en
mars.
Près d'une dizaine de candidats se sont déjà lancés dans la course.
Parmi eux figurent un ex-Premier ministre de M. Keïta, Moussa Mara, un de
ses anciens ministres, Mohamed Ali Bathily, le maire de Sikasso (sud), Kalifa
Sanogo, le richissime homme d'affaires Aliou Boubacar Diallo, l'ancien
ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que deux hauts
fonctionnaires internationaux, Modibo Koné et Hamadoun Touré.
Le gouvernement assure depuis des mois que le vote se déroulera à la date
prévue, malgré les reports successifs enregistrés pour les précédentes
élections programmées depuis 2013, en raison notamment de la menace jihadiste.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés et
dispersés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l'initiative
de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des
attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé
isoler définitivement les jihadistes.
sd/sst/plh