La saignée semble commencer au sein de la Convergence pour le Développement au Mali, CODEM. Le ton vient d’être donné par Hady Niangadou, député du parti de la quenouille, colistier du fils du Président de la République, Karim Keita, élu en commune II du District de Bamako. Cette démission, dont la cause est à chercher dans le refus du parti de prendre clairement position en faveur du président sortant, IBK, a étalé au grand jour le malaise au sein de la CODEM. Housseyni Amion Guindo, alias Poulo, serait désormais dans un dilemme cornélien et chacune de ses prises de position comporte des risques qui peuvent faire exploser la CODEM. Que doit-il faire alors ?
Il était jusque-là considéré comme un Parti politique stable et émergent. La CODEM, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, semble être atteint de la même maladie que les autres grands partis, à savoir la maladie de la dissension. De sa création aux dernières élections communales, la CODEM n’a enregistré que des succès, ce qui fait d’elle la quatrième force politique du pays après le RPM, l’URD et l’ADEMA. Aujourd’hui, face aux enjeux liés à l’élection présidentielle du 29 juillet 2018, le spectre de la division guette véritablement le parti de la quenouille. Le ton vient d’être donné par l’honorable Hady Niangadou qui a claqué la porte avec fracas, parce que soupçonnant le président de son parti de ne pas prendre fait et cause pour le Président de la République sortant qui a l’intention de briguer un second mandat à la tête du pays.
Il est fort probable que pour l’honorable Hady Niangadou, Poulo à un autre schéma différent du sien ; sinon pourquoi attendre tout ce temps pour se prononcer. Tandis que pour les partisans du Président de la CODEM, la raison avancée par Hady Niangadou n’est que fallacieuse et qu’il a voulu trouver un prétexte pour virer du camp de son colistier de la commune II, Karim Keita, pour davantage faire prospérer ses affaires. Pour rappel, Hady Niangadou dit DjoWalaky, a adhéré à la CODEM en 2013 à la faveur de son élection comme député en commune II ; donc son départ était plus ou moins attendu. Par cette démission, il aura respecté un dicton qui dit « : Qui a trahi, trahira ».
La seule question que l’on se pose est celle de savoir si la saignée se limiterait à la seule démission de l’honorable Hady Niangadou. Selon certaines informations, d’autres militants n’attendent que la position du Président de la CODEM pour rester ou claquer la porte. Ils sont nombreux ceux qui estiment que le parti doit présenter un candidat, en tout cas pas soutenir le Président IBK. A l’opposé de ce camp, quelques militants pensent qu’après avoir accompagné IBK pendant cinq ans, qu’il serait illogique de ne pas le soutenir s’il voulait bien briguer un second mandat à la tête du Mali.
Le Président du Parti de la quenouille est désormais entre le marteau et l’enclume. Et l’avenir de son parti dépendra du choix qu’il fera pour le scrutin présidentiel.
Youssouf Sissoko