Le Croissant Rouge algérien a offert aux refugiés maliens du camp de Mbéra (préfecture de Bassikounou) situé à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière entre le Mali et la Mauritanie, 800 kg de médicaments, 15 tonnes de mil, 5 tonnes de riz et 500 kg de sucre. Cette assistance humanitaire effectuée de concert avec le Croissant rouge mauritanien a été initiée par l’Unité de Fusion et de Liaison, un organisme réunissant huit Etats de la bande sahélo-saharienne, (Algérie, Mauritanie, Niger, Tchad, Burkina Faso, Libye, Nigeria et Mali), en collaboration avec les services de sécurité maliens.
Bâti sur une surface de 350 hectares, le camp d’un effectif théorique global de 55617 personnes comprend deux sites contigus. Le premier est essentiellement habité par nos compatriotes sinistrés par la rébellion de1991 tandis que le second abrite ceux contraints de se réfugier à cause de la crise sécuritaire de 2012,
A en croire le représentant du Haut commissariat aux refugiés, Sahir Mohidine, la cohabitation au sein du camp se passe dans la convivialité et la fraternité. « Nous n’avions enregistré aucun heurt majeur jusque là. C’est vrai que dans les principes, les Nations unies font en sorte que les refugiés soient psychologiquement à l’aise. Il ne doit y avoir aucune entrave à leur liberté de mouvements. Ils sont libres d’aller et venir comme ils le désirent. Et ce mouvement est facilité par les autorités mauritaniennes », a-t-il déclaré.
Plus de 40 000 personnes avaient effectué un retour volontaire au Mali en 2013 et tout laisse croire que ces derniers ont vite déchanté. Ils ont repris le chemin de l’exil pour la simple raison que le programme DDR ne parvient pas à amorcer sa phase active. A l’heure actuelle, l’afflux des refugiés ne cesse de croitre au sein du camp, en dépit des efforts entrepris par le gouvernement malien et ses partenaires régionaux dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Quelque 3188 personnes sont retournées à Mbéra entre avril et décembre 2017.
« Nous avons voulu rentrer dignement chez nous et on a été confronté à certaines difficultés économiques et sécuritaires qui ont contribué à notre retour au camp. Nous vivions bien ici par la grâce d’Allah. On se sent comme dans un village, car on peut effectuer des activités génératrices de revenus, aussi bien à l’intérieur du camp que dans d’autres localités de la Mauritanie. Certains parmi nous ont d’ailleurs si bien prospéré dans leurs activités respectives qu’ils peuvent faire des mois sans venir au camp», a commenté Mamoud ould Sidi, 53 ans, une notabilité du camp de refugiés,
Tout visiteur du camp établira le constat des efforts consentis par les Nations unies à travers le HCR dans la création d’un meilleur cadre de vie pour nos compatriotes installés par la force des choses en Mauritanie. Il est vrai que le pays d’accueil, la Mauritanie contribue grandement à leur épanouissement. En accord avec le HCR et l’Unicef, la Mauritanie vient de permettre à tous les enfants de refugiés du camp, de bénéficier d’actes de naissance. Il en est de même pour l’accompagnement humanitaire à travers certaines ONG.