Le gouvernement de la République du Mali ne souhaitait pas une prorogation du mandat du CONOR au-delà du 30 juin 2018. La Fédération Internationale de Football Association (FIFA) en a décidé autrement en permettant à Mme Dao Fatoumata Guindo et son équipe d’officier jusqu’au 31 octobre 2018.
Le ministre des Sports, Me Jean Claude Sidibé, dans une correspondance frappée du sceau de la confidentialité, a saisi le 25 avril 2018 Mme la Secrétaire générale de la FIFA sur le cas du comité de normalisation du football (CONOR). « J’ai l’honneur de vous informer que conformément à sa lettre de mission, le CONOR a terminé la désignation du collège électoral. A ce jour, il ne reste que le renouvellement des instances de la ligue de Ségou prévu pour le 25 mai 2018. En conséquence, nous estimons que les élections du bureau de la fédération malienne de football peuvent avoir lieu entre le 1er et le 30 juin 2018. Aussi, en raison des élections prévues dans notre pays, notamment la période de la campagne électorale pour l’élection du Président de la République du Mali qui commence le 08 juillet 2018, le gouvernement ne souhaite pas une prorogation du mandat du CONOR au-delà du 30 juin 2018. Par ailleurs, il faut noter également que le CONOR a initié un championnat national auquel la majorité des clubs refusent de prendre part avant l’élection du bureau fédéral. Ces clubs ont saisi le département des Sports et la FIFA pour notifier leur désaccord à la tenue de ce championnat ». Voilà en substance le contenu de la lettre confidentielle du ministre Sidibé.
On n’a pas besoin d’être un académicien pour déduire que le gouvernement de la République du Mali ne voulait nullement une prorogation du mandat du CONOR. La réponse de l’instance suprême du football mondial, qui se moque superbement des injonctions d’un gouvernement fut-il souverain, est tombée comme un couperet 48 heures après. Le mandat du CONOR est prolongé jusqu’au 31 octobre 2018.
L’envoyé spécial de la FIFA, Veron Mousongo Omba, cité par le journal sportif en ligne « Foot Mali », justifie cette prorogation en ces termes : « Un projet de révision de statut est en cours et la FIFA y apportera tout son soutien. Nous savons tous que la finalité ou l’épilogue du CONOR est d’organiser des élections libres, transparentes dans le respect des statuts tant de la FIFA que de la CAF. Mais pour cela, certains préalables doivent être exécutés notamment l’audit judiciaire, la révision des statuts sans oublier une chose très importante qui est que tous les candidats passent le contrôle d’intégrité. De ce qui précède, la FIFA, plus précisément son comité d’urgence, a décidé de prolonger le mandat du CONOR jusqu’en octobre 2018 afin que ces préalables puissent être exécutés avant la tenue d’une assemblée générale élective », a expliqué Veron Mousongo Omba à « Foot Mali.com».
Le gouvernement propose, la FIFA dispose ! C’est cela et rien d’autre, au risque de déclencher une nouvelle crise avec l’instance suprême du football mondial.
Bourama Camara