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Le tour de la Kaaba est-il tâche éprouvante ?
Publié le mardi 1 mai 2018  |  Le Témoin
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Le président de la République ne finit pas d’étonner par ses sorties triviales. Il s’en est donné à cœur-joie, la semaine dernière, lors de sa visite à Ségou où il a voulu faire passer pour un exploit ce qui reste une banale épreuve physique, en dépit de sa grande portée spirituelle. En effet, pour convaincre de sa bonne santé, IBK s’en est référé à son plus récent passage en Terre Sainte où il dit avoir fait le tour de la Kaaba sept fois. Pas assez solide comme argument pour qui sait que la circonférence de l’endroit n’est pas assez énorme pour être une référence d’épreuve physique, surtout pour les hautes personnalités. Ce qui est éprouvant, en revanche, c’est le parcours de Marwa et Saafa. Et là, il nous est revenu, de source bien introduite, que chaque fois qu’IBK est passé à la Mecque il s’en est plutôt sorti au moyen d’une charrette pour parcourir les sept kilomètres. La dernière fois qu’il a passé l’épreuve c’était en compagnie de la Première Dame et du Grand Imam de Tombouctou, qui ont tous eu recours à des charrettes pour accomplir le rituel.

Bipartisme de fait
On s’attendait au redressement d’une erreur, lors du vote de la loi électorale mais rien n’y fit, tant les protagonistes semblent tous y trouver leur compte. Il s’agit notamment du deal entre l’opposition et la majorité, qui a consisté à faire avaliser par la concertation entre le ministère et les forces politiques l’attribution à chacune des deux principales tendances les mêmes proportions d’assesseurs dans les bureaux de vote. La mesure se justifie certes comme gage de crédibilité et d’impartialité des scrutins, mais le hic est que la constitution en est allègrement violée. Et pour cause, il est clairement mentionné dans la loi fondamentale malienne que le système politique de notre pays repose sur le multipartisme intégral. Ce qui confère logiquement à tous les protagonistes du jeu politique et électoral une égalité parfaite de traitement, indépendamment de leur tendance. Que diantre alors l’opposition et la majorité se taillent les proportions de représentativité au sein des bureaux de vote, là où par ailleurs la candidature à la présidentielle par exemple est un acte de teneur plus individuelle que partisane ? Et dire que le détail peut aussi donner lieu à un recours en invalidation de la loi électorale.

60% des mandats du trésor en souffrance
Jusque-là perçue comme une affabulation, la tension trésorière au Mali est en train d’atteindre des proportions les plus inquiétantes de son histoire récente. Elle ne se manifeste plus seulement par des retards dans le paiement des salaires et des pensions ; elle s’exprime désormais par des rétentions criantes de paiement de mandats. Pour ce faire, les services du trésor profitent des moindres peccadilles pour recaler les dossiers de paiement. Objectif : maintenir en souffrance au moins 60% des paiements afin d’équilibrer les sorties et entrées de l’argent. C’est la conséquence, selon nos sources, des problèmes financiers que connaissent les autorités pour faire face aux dépenses électorales. En clair, les financements attendus de l’extérieur étant de moins en moins plausibles, explique-t-on, le pouvoir mise beaucoup sur les ressources propres. Or, pour l’heure, le passage du ministre des Finances devant le FMI ne semble point avoir produit les effets escomptés chez les bailleurs et partenaires techniques et financiers du pays.

La Rédaction
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