Pendant que l’opinion et les hautes autorités s’arrachent les cheveux d’angoisse devant l’équation financière de l’élection présidentielle, une mission expresse d’Etat s’est rendue aux Émirats Arabes Unis pour tenter de décanter la situation. Il s’agissait de contribuer à combler le grand gap de financement que risque de créer la réticence de l’extérieur à contribuer à hauteur de souhait aux efforts de la guerre électorale. La mission, à en croire nos sources, n’est pas revenue bredouille. Et pour cause, elle airait dans ses valises des promesses de financement jusqu’à concurrence de 16 milliards environ de la part des amis arabes. Seulement voilà : la manne peut paraître énorme mais très insignifiante pour les besoins d’organisation des élections évalués à plus de la demi-centaine de milliards. D’aucuns estiment même qu’elle suffira à peine pour le fonctionnement de la Ceni, tandis d’autres pensent qu’elle a été mobilisée d’ailleurs pour la campagne du président sortant.
Exit le système hybride ?
Après avoir fait miroiter aux électeurs maliens ainsi qu’aux partenaires internationaux un remplacement de la carte Nina par la carte d’électeur, les autorités soufflent désormais le chaud et le froid. En atteste pour le moins la tentative d’introduire un système hybride d’identification des électeurs, qui allait consister à faire cohabiter deux cartes pour le même scrutin. La confusion n’a point échappé à la vigilance des parlementaires lors du vote des modifications apportées à la loi électorale. Interpelé sur la question, le ministre en charge de l’Administration Territoriale, Mohamed Ag Erlaf, n’a daigné écarter totalement la coexistence des deux mécanismes d’identification de l’électeur pour le prochain scrutin présidentiel. Toutefois, explique-t-il, les cartes Nina ne seront exceptionnellement acceptées que dans les cas de force majeure – c’est-à-dire aux endroits où les cartes d’électeur (prioritaire), pour des raisons indépendante de l’administration ne seront pas accessibles. Il faut dire que l’équivoque n’aura pas été levée d’autant que la mesure, telle qu’énoncée, pourrait servir de brèche pour qu’en cas d’indisponibilité de la carte d’électeur l’exception peut devienne la règle. Or il n’est pas à exclure que la livraison et la distribution de ce matériel électoral accusé du retard au point de généraliser les cas de force majeure.