Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tièna Coulibaly a formellement démenti les ‘’révélations’’ faites par l’opposant Tièbilé Dramé contre son département concernant les avantages accordés aux ayants droits des militaires tombés sur le champ d’honneur conformément à la LOPM et les questions de surfacturation dans l’acquisition des équipements militaires. C’était lors du traditionnel point de presse initié par le gouvernement après chaque conseil des ministres le samedi 28 avril dernier au Centre d’Information Gouvernementale du Mali (CIGMA). Il était accompagné par son collègue Amadou Koïta, ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, porte-parole du Gouvernement.
En effet, c’est le mercredi 25 avril dernier que Tiébilé Dramé, président du Parena a ‘’révélé’’ aux journalistes qu’il a eu des « micmacs et détournements » concernant les dépenses liées à l’achat des véhicules de l’armée et des aéronefs ainsi que lors de la formation des Famas, réalisés dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM)
Durant ce point de presse, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tièna Coulibaly a exprimé sa désolation suite à la récente sortie de Tièbilé Dramé à la veille des élections « certainement pour des fins personnelles, politiques l’accusant gratuitement, à travers son département, par rapport à l’achat des matériels de guerre et dans l’application de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM) ».
Par rapport aux avantages accordés aux ayants droits des militaires tombés sur le champ d’honneur conformément à la LOPM et les questions de surfacturation dans l’acquisition des équipements militaires évoqués par Tiébilé Dramé, le ministre Tièna Coulibaly a été on ne peut plus clair : «J’ai appris dans la presse que deux dames, dans une vidéo disaient que leurs maris sont tombés sur le champ de bataille et qu’elles n’ont rien obtenu jusqu’à présent. Les maris de ces deux dames sont morts en 2015. Or, la loi d’Orientation et de Programmation Militaire a été promulguée le 18 août 2016. On n’a donc pas besoin de sortir d’une faculté de droit pour savoir que la loi n’est pas rétroactive. Malgré cela, j’ai demandé à mes services de chercher à rencontrer ces dames pour leur demander de quels droits elles parlent et si elles sont éligibles au dispositif de la LOPM, ou bien s’il s’agit du capital décès normal qu’elles n’ont pas eu. Et malheureusement, il ne s’agissait ni de l’un ni de l’autre. Il ne faut pas utiliser le malheur des gens comme fonds de commerce politique », a expliqué Tièna Coulibaly.
Sur le dossier de surfacturation dans l’acquisition des équipements militaires évoqué par le président du PARENA, le ministre Coulibaly n’est pas parti par quatre chemins: «Depuis 2015, notre pays a signé un contrat avec une société brésilienne pour acheter avec elle, six avions de chasse (des super Tucanos). Un contrat régi par des échéanciers. Il est arrivé que l’État ait accusé du retard dans le payement, conformément à l’échéancier. Ladite société nous a donc proposé (autorités maliennes et partenaires) de réviser certaines clauses du contrat pour ramener le nombre d’avions de six à quatre. Ce sont quatre avions qui ont été payés et non six. Il n’y a pas eu payement de six pour une livraison de quatre, il y a eu un payement de quatre pour une livraison de quatre », a précisé le ministre Tièna Coulibaly.
Parlant de l’accusation portant sur l’achat des avions qui ne volent pas, le ministre Coulibaly a répliqué en ces termes : «Il est possible qu’un avion soit cloué au sol pendant une semaine parce qu’il a indiqué le signal d’une des pièces à changer. Donc par prudence, il est conseillé dans ce genre de situations de limiter les vols avec cet appareil. Mais dire que nous avons acheté des avions qui sont tous cloués au sol est complètement faux. Le Mali a trois avions MI 24 de fabrication russe qui ont été achetés à l’état usagé. Comme cela peut arriver, il y a eu des réparations à faire. L’État a un contrat avec une société biélorusse qui a réparé deux des avions ici au Mali et le troisième est en réparation à l’usine en Géorgie et va revenir en état presque neuf d’ici à la fin de l’année. Ce n’est pas un seul avion à réparer, mais trois. Il y a beaucoup plus que la simple réparation ».
Pour la formation des pilotes, il a également battu en brèche les accusations portées contre lui par l’opposant Tiebilé Dramé : « Il faut comprendre d’abord comment ça marche avant de dire s’il y a eu surfacturation ou pas. Les aéronefs que notre pays a achetés sont de quatre types à savoir: des avions de chasse, des avions de transport, des hélicoptères de combat et les hélicoptères utilitaires. Lorsqu’on paye un nouvel avion, on doit former le pilote sur cet appareil en particulier. Alors si quelqu’un parle du coût d’une formation globale et dit que c’est trop cher, c’est vide de sens parce qu’il n’a pas dit si c’est la formation de base ou si c’est la formation pour tel ou tel avion », a-t-il clarifié. Avant d’ajouter que les ressources sont utilisées de manière judicieuse conformément à la loi.