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Info Matin N° 5066 du 22/5/2013

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Processus de réconciliation : les vraies raisons d’un blocage
Publié le jeudi 23 mai 2013  |  Info Matin


© aBamako.com par S. A
Visite du président Dioncounda Traoré à la commission dialogue et réconciliation
Mercredi 22 mai 2013. Koulouba. Le président Dioncounda Traoré a échangé avec la commission dialogue et réconciliation


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Alors que Bamako entend séparer les choses pour reporter les négociations sur le fond à après les élections, le MNLA veut prendre son temps et exige, comme tous préalables aux négociations : la définition du statut de l'Azawad.
La réunion des bailleurs de fonds du 15 mai à Bruxelles s'étant achevée sur un succès, l'urgence est maintenant pour les autorités de transition de boucler au plus vite le processus politique en organisant le scrutin présidentiel pour donner au pays un gouvernement légitime.
Dioncounda Traoré s'est engagé à plusieurs reprises à appeler aux urnes au mois de juillet. La date officielle a été fixée au 28. Un choix que beaucoup jugent optimiste.
Mais le vrai problème se trouve dans les séquelles de la guerre, à Kidal.
Cette ville est occupée par deux groupes armés touareg : le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla) et le Mouvement islamique de l'Azawad (Mia), dissident des islamistes armés d'Ansar Dine.
Ils refusent l'entrée de l'armée et de l’Administration d 'Etat dans la ville, hypothéquant la tenue de l'élection présidentielle prévue dans le pays en juillet.
C’est dans cette équation à plusieurs inconnues que se situait la visite de Tiébilé Dramé, le lundi dernier, à Ouagadougou.
Le nouvel émissaire pour négocier avec les indépendantes touarèg a rencontré le président du Faso, Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise malienne, qui compte, selon des sources officielles, engager, dans les "prochains jours", des discussions avec les groupes armés occupant la ville de Kidal.
Si le conseiller spécial pour le nord du Mali n'a pas fait de déclaration à la sortie, a sa place, le chef de la diplomatie burkinabé, Djibrill Bassolé, a laissé entendre que l’urgence est la libération de Kidal et qu’après l'élection, un gouvernement légitime pourra mieux examiner les revendications des groupes rebelles du nord du Mali.
En attendant, la médiation burkinabè souhaite ouvrir, dans les "prochains jours", des négociations avec le Mnla, le Mia ainsi que le Mouvement arabe de l'Azawad (Maa), un autre groupe armé.
"La question n'est pas simple, mais il y a déjà des acquis", a-t-il affirmé, M. Bassolé, rappelant qu'une déclaration solennelle avait été faite en décembre 2012 à Ouagadougou par les "groupes armés non terroristes" garantissant le "principe de respecter l'intégrité du territoire malien, le principe de laïcité, de rejet du terrorisme et le principe d'accepter le redéploiement de l'administration d'Etat sur toute l'étendue du territoire". "Aujourd'hui plus que jamais, ces principes sont d'actualité", a-t-il jugé.
Pour permettre la tenue d'élections, "il faut naturellement que le territoire soit réunifié, que les groupes armés maliens qui tiennent encore quelques positions acceptent de désarmer et acceptent de rentrer dans un processus de normalisation", a ajouté le ministre burkinabè.
Mais le hic est que les positions des uns et des autres restent très éloignées pour envisager véritablement l’amorce d’un processus de réconciliation même si l’on apprend que dans les jours prochains, une délégation touareg conduite par Bilal ag Achérif, le chef du MNLA, devrait se rendre à Ouagadougou.
Alors que Dioncounda Traoré a ainsi répété, jeudi dernier, son hostilité à toute autonomie, pensant qu'un «processus de décentralisation» est suffisant, du côté des indépendantistes du MNLA, on estime, par la voix de Moussa Ag Acharatoumane, un proche de Bilal Ag Achéri, qu’un statut précis pour l'Azawad, comme une autonomie, est le minimum.
Autre point de divergence: le sort des combattants du MNLA. Bamako, tout comme la médiation et la France, demande le désarmement des miliciens, une option dont ne veut pas entendre parler le MNLA.
Même le calendrier pose une difficulté : alors que les autorités de transition entendent séparer les choses pour reporter les négociations sur le fond à après les élections, le MNLA veut prendre son temps.
«Pour nous, la priorité est le statut de l'Azawad», a martèle Moussa Ag Acharatoumane.
Dans la réalité, la position des uns et des autres, selon certaines indiscrétions, pourrait être plus nuancées et d'autres négociations, plus discrètes, devraient se tenir dans les jours à venir.
«Le MNLA sait que sa carte maîtresse tient à sa capacité à bloquer l'élection, mais il sait aussi qu'il n'est plus en position de force militaire», souligne un bon connaisseur du dossier.
Paris et l'ONU tentent donc de rapprocher les points de vue et de dessiner une issue.
«Nous sommes prêts à accompagner l'administration civile malienne à Kidal», a expliqué François Hollande.
En clair, l'armée française assurerait, en accord avec le MNLA, la protection des fonctionnaires maliens pendant l'élection. L'armée malienne, elle, resterait pour un temps encore loin de Kidal.
«C'est une possibilité, mais rien n'est fait», assure un haut responsable français.

Par Mohamed D. DIAWARA

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