A la faveur d'une conférence de presse organisée hier mercredi, l'union nationale des jeunes musulmans du Mali a déclaré que l'actuel bureau du Haut conseil islamique dirigé par Mahmoud Dicko n'est plus représentatif de la communauté musulmane en raison de ses récents agissements marqués par son immixtion sur la scène politique. En conséquence, elle réclame sa dissolution pure et simple ainsi que l'organisation par les plus hautes autorités d'un nouveau congrès. Selon cette association, le mandat de l'actuel bureau a pris fin depuis janvier 2013. Cependant, un congrès n’a pu être organisé en raison de l'état d'urgence. Depuis quelques temps, elle dit constater : "que des personnes circulent dans les quartiers du district de Bamako ainsi que dans les régions munies d'un mandat du président du Haut conseil islamique pour la mise en place des comités politiques dans les mosquées en vue de soutenir un candidat à l'élection présidentielle ". Ce qui contraste avec les missions de cet organe.
Suivant une disposition statutaire de l'organisation religieuse : "les membres de tout organe du Haut conseil islamique dont le mandat sera arrivé à expiration sont déchus de tous leurs droits, titres et prérogatives. Les décisions prises par eux dans ce cas sont nulles et de nul effet". Ainsi, à travers cet article, il est clair que toutes les activités des structures de base du HCI sont suspendues depuis janvier 2013. Selon l'UJMMA "desindividus malintentionnés, membres du bureau national, pour des raisons personnelles, profitent de cette situation en agissant au nom du HCI et au nom de la communauté musulmane ".
Le Haut conseil islamique, fait-on constater, ne remplit plus la mission qui lui est dévolue. Pour preuve, choisir un candidat, le soutenir publiquement et donner des consignes de vote au nom de l'Islam est une démarche dangereuse et compromettante pour le processus électoral.Les jeunes musulmans disent ne pas accepter que les lieux de culte servent de forums politiques, car cela est préjudiciable à la stabilité même du pays. Ils précisent également que tant que l'actuel bureau du Haut conseil islamique continue à gérer les affaires courantes, notre pays risque de plonger dans une crise postélectorale sans précédant. Pour ce faire, ils réclament l'organisation du congrès du HCI sous la tutelle du ministère de l'administration territoriale dans un bref délai ou à défaut mettre en place un comité islamique provisoire composé des grandes associations, membres fondateurs.
Ils invitent les autorités de la transition à prendre leur responsabilité pour ne pas être comptables d'une situation pouvant compromettre le tissu social. Aussi, le président de l'UJMMA, Mohamed Maki Ba s'est insurgé contre le comportement de certains jeunes dans les mosquées. Ceux-ci se pavanent d'une mosquée à une autre, se font passer pour des militants de l'UJMMA, alors qu'il n'en est rien. Pour y remédier, il invite les fidèles musulmans à plus de vigilance et d'éviter de se faire piéger. On notait à cette conférence de presse, les prêcheurs Bandiougou Doumbia, Mamadou Konaté, Mohamed Cissé, Bayaya Haïdara et Kassim Traoré.