En moins d’une semaine, entre le 26 avril et le 1er mai 2018, 64 civils ont été tués dans la région de Ménaka. Selon la coalition GATIA-MSA, deux groupes armés qui mènent une lutte commune contre le terrorisme dans la région de Ménaka, les terroristes ont procédé, le mardi 1er mai dernier, à l’exécution sommaire de 17 personnes à Tindinbawén et Taylalene, deux localités de la commune de Ménaka. Ce carnage intervient après l’assassinat de 31 civils, le vendredi 27 avril 2018, à Wakassa près d'Infoukaretane. Un jour avant, le jeudi 26 avril 2018, 12 civils ont été froidement abattus par des hommes armés non identifiés qui ont fait irruption dans un campement à Aklaz, localité située à l'Est d'Anderamboukane, à Ménaka, vers la frontière entre le Mali et le Niger.
Dans un communiqué, indique la coalition GATIA-MSA, après la destruction des bases de l'EIGS par les forces armées maliennes, les forces armées du Niger, l'opération Barkhane avec la participation de la coalition locale GATIA- MSA, les éléments du même groupe terroriste ont procédé́ au cours de cette journée du mardi 1er mai 2018 à l’exécution sommaire de dix-sept (17) personnes à Tindinbawén et Taylalene, deux localités de la commune de Ménaka. «
L’attaque du 1er mai 2018, selon la coalition GATIA- MSA, a atteint un niveau d’horreur jusqu’à là inégalé́. « Des personnes âgées ont été́ brulées vives dans leurs maisons. Les assaillants après leur forfait ont emportés des biens appartenant aux populations. » « La coalition GATIA- MSA tout en condamnant ces crimes d’une horreur inexplicable, appelle la division des droits de l’homme de la MINUSMA, les organisations des droits de l’homme ainsi que toutes les autorités compétentes à diligenter une enquête pour situer les responsabilités et traduire les auteurs de ces crimes devant les juridictions compétentes. »
« Crimes de masse »
La coalition GATIA-MSA a réitéré « son appel aux gouvernements du Mali et du Niger ainsi qu'à toutes les personnes physiques et morales concernées à tout mettre en œuvre pour endiguer cette vague de crimes de masse. »
Le mardi dernier, la Minusma avait condamné l’escalade de la violence et les attaques contre les civils dans la région de Ménaka. « Bien que les circonstances précises de ces attaques et de la mort de ces personnes ne soient pas encore déterminées, les premières informations à la disposition de la MINUSMA indiquent qu’au moins dans le campement d’Awakassa, les personnes auraient été tuées en dehors d’une situation de combat », selon un communiqué de la mission de l’ONU au Mali. La force française Barkhane a aussi condamné, le même jour, les actes terroristes commis « à l’encontre de familles civiles ». Les auteurs de ces « exactions appartiennent vraisemblablement à l’Etat islamique dans le grand Sahara. »
M.K. Diakité