BAMAKO - Le groupe jihadiste Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a revendiqué jeudi auprès de l'AFP le double attentat au Niger contre l'armée nigérienne et le groupe français Areva qui a fait au moins dix morts, dont plusieurs soldats nigériens.
"Grâce à Allah, nous avons effectué deux opérations contre les ennemis de l'islam au Niger", a déclaré Abu Walid Sahraoui, porte parole du Mujao. "Nous avons attaqué la France et le Niger pour sa coopération avec la France dans la guerre contre la charia", a-t-il ajouté, en menacant d'autres actions. "Nous allons continuer les attaques contre la France et tous les pays qui
sont avec la France contre l'islam dans la guerre du nord du Mali", a-t-il
affirmé.
Le Niger est engagé au sein de la force africaine au Mali déployée à la suite de l'offensive lancée en janvier par l'armée française contre les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, dont le Mujao.
Le Mujao a occupé pendant plusieurs mois en 2012 Gao, la plus grande ville du nord du Mali où l'armée nigérienne fut l'une des premières à arriver après sa libération par les soldats français fin janvier.
Ce groupe, également accusé de trafic de drogue, a déjà commis plusieurs attentats suicides dans le nord du Mali depuis la reprise de cette région par les troupes françaises et africaines, mais c'est la première fois qu'il revendique de tels attentats en dehors du territoire malien.
Au moins dix personnes ont été tuées jeudi par l'attentat à la voiture piégée perpétré à Agadez, dans le nord du Niger, contre un camp de l'armée nigérienne, a-t-on appris de source occidentale, tandis que les autorités nigériennes ont confirmé des décès dans les rangs de l'armée et des assaillants.
Un autre attentat à Arlit (plus de 200 km au nord d'Agadez) sur un site d'uranium d'Areva a tué le kamikaze et, selon le groupe français, fait 13 blessés parmi les travailleurs nigériens.