Actualité oblige, le studio Tamani dans son émission favorite « Le Grand Dialogue », a animé, hier mercredi 02 mai dans ses locaux, un débat sur le thème : « Le rôle des médias dans le processus électoral ». Le modérateur de ce « Grand dialogue » était M. Kolsias Garsou. Il avait comme invités, Issa Fakaba Sissoko du Studio Tamani, Chahana Takiou du Groupement patronal de la presse, Oumar B. Sidibé, journaliste reporter au quotidien l'Indicateur du renouveau et Abdrahamane Keita, directeur de publication du journal Le Témoin. L’émission sera retransmise sur une cinquantaine de radios de la place et sur Renouveau TV.
Rato Moto
Organisée conjointement par la Maison de la presse et le Studio Tamani, en partenariat avec la MINUSMA, ce « Grand dialogue » du Studio Tamani sur le processus électoral est le coup d’envoi d’un long processus de débats sur les élections apaisées, a rassuré le président de la Maison de la presse. Ce grand débat sur le processus électoral, assure-t-on, n’occultera aucune question et entend participer d’une certaine manière à la consolidation de la paix par la participation citoyenne et professionnelle de l’ensemble de la presse malienne.
Les échanges ont notamment porté sur la problématique d’une presse libre transparente et professionnelle à même de contribuer à un processus électoral apaisé, mais aussi sur les réalités de la presse malienne et son enjeu.
Pour M. Chahana Takiou, du 22 Septembre, non moins président du Groupe patronal de la presse, les médias peuvent bien jouer leur rôle dans le processus électoral, mais à condition qu’ils s’inscrivent dans la logique d’une presse libre, responsable et respectueuse de la déontologie. Selon lui, les journalistes doivent être corrects pour jouer leur rôle prépondérant en période électorale. Ils doivent savoir ce qui est bon à publier ou ce qui n’est pas bon à publier pour la transparence et le climat social.
Oumar B. Sidibé, de son côté, abonde dans le même sens en soutenant qu’en tant que principale source d'information de la population, la presse doit mesurer tous les contours et tous les enjeux des élections. Prenant l’exemple sur le cas de la radio des 1000 collines dans le génocide rwandais, il dira lui aussi que la presse doit œuvrer pour la transparence et l’apaisement du climat social et non le contraire. Pour ce faire, soutient-il, la presse doit aussi avoir la maitrise de tout l’arsenal juridique et tout le processus. Il a déploré que la période électorale est malheureusement considérée comme une période de bonne affaire pour des organes de presse sans considération de son impact sur tissu social et le vivre ensemble.
Revenant à la charge, Abdrahamane Keita, lui, dira que la presse est tentée par la floraison des activités politiques. Il soutient que la plupart des hommes politiques manquent aussi de tribune pour leurs activités dans les médias d’Etat. Que c’est pourquoi, ce sont les mains invisibles des politiques qui sont derrière des journaux d'où leur influence parfois négative.
Pour sa part, Issa Fakabao dira qu’aucune de ces raisons ne saurait justifier le manque de professionnalisme des médias. Pour lui, le journaliste est le moteur de l’équilibre social, qu’à ce titre, il est tenu de respecter la déontologie. Il faut aussi que les patrons de presse mettent les journalistes dans les conditions pour bien faire.