Le 28 avril 2018, un meeting du président du Collectif pour la Défense de la République (CDR), Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath sur le terrain Sonikoura en face du lycée Cabral de Ségou, a fait l’objet d’une tentative de sabotage. Des jeunes venus à bord de motos, qui avaient tenté d’empêcher la tenue de ce rassemblement, 48 heures après le passage du Président IBK, se sont heurtés à une ferme réplique des fans de Ras Bath. Le bilan fait état d’un blessé et de plusieurs motos brûlées. De part et d’autre, ce sont des jeunes qui sont à la manœuvre.
L’usage de la violence, d’où qu’elle vienne, est condamnable et ne saurait être toléré dans une démocratie. Deux partis politiques de l’opposition, le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA) de Tiébilé Dramé et l’Union pour la République et la Démocratie (URD) de Soumaïla Cissé ainsi que la Commission Nationale des droits de l’homme présidée par l’ex-ministre de la Justice, Me Malick Coulibaly, ont condamné les graves incidents survenus à Ségou.
Ce qui s’est passé à Ségou intervient dans un contexte pré-électoral tendu et ne présage rien de bon dans un pays déjà meurtri par des conflits de tous genres. En plus de la situation de ni paix ni guerre au nord et, des affrontements intercommunautaires au centre du pays, le Mali ne peut résister à un autre front émaillé d’attaques et d’échauffourées entre des militants politiques. Ceux qui cherchent à conserver le pouvoir et ceux qui cherchent à le conquérir doivent tous savoir raison garder. Ayons pitié de ce pays qui nous a tout donné. Quelle fierté un patriote peut éprouver à regarder ses frères et sœurs se tirer dessus dans les rues ? Pourquoi certains ne rechignent pas à marcher sur des cadavres pour conserver ou conquérir un pouvoir temporel ?
Jeunes du Mali, le temps est venu pour vous de refuser d’être des chairs à canon, des marionnettes aux mains des politiques qui veulent vous dresser les uns contre les autres. Jeunes du Mali, organisez-vous pour dire non à ceux qui ont transformé l’espace scolaire, voire universitaire en un champ de bataille où les machettes ou les pistolets ont remplacé les livres. Jeunes du Mali, prenez l’exemple sur vos camarades du Burkina Faso qui ont mis dehors les responsables d’un régime coupé des aspirations profondes du peuple. Jeunes du Mali, souvenez-vous du combat mené par vos camarades du Sénégal qui ont réussi, sans violence, à barrer la route au troisième mandat de Me Abdoulaye Wade, un vieil opposant qui, une fois au pouvoir, a piégé l’alternance, comme l’a titré dans un de ses ouvrages notre confrère Abdoul Latif Coulibaly.
Jeunes du Mali, dites non aux billets de 2 000 ou 5 000 FCFA et pensez à l’avenir de ce pays, donc votre avenir. Jeunes du Mali, refusez de vendre vos votes. Soyez en mesure de faire la différence entre le bon grain et l’ivraie. Détectez les vendeurs d’illusions et les incantateurs.
Jeunes du Mali, prenez conscience des graves menaces qui pèsent sur l’existence de la patrie. Donc, réveillez-vous et prenez le destin du pays en main.