Nuitamment, sur la route nationale N°5 des dizaines de camions de 10 tonnes chargés de sacs de charbon ou de madriers circulent quotidiennement. A ce rythme, la forêt perd journalièrement en surface plus de 30 hectares. La forêt des Monts Mandingues classée le 20 juillet 1936, puis agrandie le 20 décembre 1946, a une superficie de 14 572 ha de plantation 1 et 5 000 ha de zone de conservation de diversité biologique. Elle est localisée dans le cercle de Kati et Kanagaba, au sud-ouest de la région de Koulikoro. Quant à la forêt du Kenieba-Baoulé, elle est encore plus vaste. Elle va de la limite des communes de Siby et de Sobra et s’étend jusqu’à Kenieba dans la région de Kayes. Elle constitue une grande réserve de phones où toutes les espèces en voie de disparition se retrouvent désormais. Madame Aïda MBOW, Ministre en charge de l’environnement avait effectué le 18 février une mission commando dans cette partie. Elle a constaté de visu, les dégâts causés à la forêt. Les mesures qu’elle avait prise à l’époque ont porté fruit, car les bûcherons venant généralement de Bougouni ont abandonné un temps soit peu la zone. Il faut signaler que depuis cinq mois, la déforestation a repris de plus belle, bien que les agents forestiers soient présents en grand nombre. Après enquête, il s’est avéré que ce sont ces mêmes agents installés à Siby, Naréna, Sobra et les agents des postes avancés dans la forêt qui recommandent aux bûcherons d’aller effectuer des coupes en profondeur pour éviter les abords des chemins. Ces nouvelles zones de coupe sont visibles entre Sandama et BintaniaKamalé et à partir de Nana-Kenieba en allant à Figuira dans la commune de Neguela. Même les paysans installés dans la forêt ne s’adonnent plus à l’agriculture, mais à la coupe de bois. La pratique consiste à amasser les chargements de charbon toutes les nuits du dimanche au jeudi, à Djélibani dans la commune de Siby là où ils prennent la destination de Bamako à partir d’une heure avancée de la nuit. A ce rythme d’ici deux à trois ans on ne parlera plus de forêts. Tous les efforts faits depuis l’indépendance du Mali seront réduits à néant. Bien que de nouveaux agents aient fini leur formation, il y a un mois environ, on se demande à quoi cela va servir encore ?