Les voyages présidentiels ont une nécessité. Ils permettent au pays d’être représenté au plus haut niveau lors des grands rendez-vous en Afrique et de part le monde. Ces visites bien préparées permettent au Mali d’obtenir des dividendes financières, des équipements pour le développement du pays, où pour la défense de la patrie, de tisser des rapports sociaux, économiques et tout simplement d’échanger les points de vue sur des questions données en rapport avec les relations internationales. Faut-il le rappeler le 1er janvier 1964, Monsieur LEE KUANYEW premier ministre de Singapour a visité le Mali afin de tisser des relations économiques solides avec le pays. Ce pays à l’époque était plus pauvre que le Mali. Mais aujourd’hui, il fait partie des 7 dragons économiques de l’Asie. Du 16 au 21 janvier 1964, le président Modibo KEITA a reçu au Mali Chou En LAI président du gouvernement de la République populaire de Chine. A l’époque la Chine amorçait à peine son décollage économique social et culturel. Ce pays depuis cette date a aidé le Mali et continue à le faire. Du 17 au 27 août de la même année, le président Modibo KEITA s’est rendu en visite officielle en Algérie et du 29 septembre au 18 novembre, il s’est rendu successivement en visite officielle en Chine populaire, en Mongolie, en République Démocratique du Vietnam du nord, en Indonésie, en Irak, en Corée du Nord en Egypte et encore en Algérie. Du 2 au 6 décembre 1964, Monsieur TCHOE YOUNG KEUN président de la Corée du nord a effectué une visite officielle au Mali pour raffermir la coopération économique entre les deux pays.
ERNESTO CHE GUEVARA alors ministre cubain de l’industrie a effectué une visite officielle au Mali le 26 décembre 1964. Le président Modibo KEITA s’est rendu en visite officielle en URSS sur invitation du Parti Communiste Soviétique(PCUS). D’autres visites ont particulièrement concerné le continent africain, notamment celle du 2 octobre 1964, KWAME N’KRUMAH et les présidents du conseil de l’entente sont venus en visite officielle à Bamako. Du 21 octobre au 1er novembre, le président égyptien Gamel Abdel NASSER s’est rendu en visite officielle à Bamako et le 21 novembre le président Keita recevait Habib BOURGUIBA, président de la République de Tunisie. Du 4 au 10 décembre le président SENGHOR effectue au Mali une visite officielle pour tourner la page de la de l’éphémère fédération du Mali. Pendant ses huit ans de règne à la tête de l’état malien, le président Modibo KEITA, n’a pas effectué plus d’une trentaine de visite officielle ou privée en dehors du Mali.
Lorsque le Général Moussa TRAORE est venu aux affaires, tout au plus il a voyagé une centaine de fois durant ses 23 ans à la tête de l’état, alors qu’il a même été Président en exercice de l’organisation de l’Unité Africaine. Tous ces deux leaders avaient une audience internationale et ont su créer des occasions pour tirer le Mali vers le haut et lui trouver une place dans le concert des nations. Ils n’ont pas vidé les caisses de l’état pendant leurs mandats. Au contraire, ils ont amené dans le cadre de la coopération des usines, des routes, des barrages, des plaines aménagées etc…
Malheureusement, ces exemples ne servent plus à rien de nos jours, les voyages se font sur un coup de tête, par une saignée des caisses de l’état, car lors des voyages officiels le chef se déplace souvent avec délégués inutiles, comme si c’était une villégiature. Toutes les dépenses relatives à ces nombreux voyages sont aux frais du contribuable. Certains confrères ont évalué le nombre de voyages à 151, coûtant en même temps 20,5 milliards F CFA. Ce montant peut construire 640 écoles de 3 salles de classes, ou 4100 forages équipés de pompe de quoi ravitailler 100% des populations en eau potable, 270 centres de santé communautaire pour chaque village soit dans un rayon de 15 km d’un centre de diagnostic et de soins. Malheureusement les 15 voyages en Asie, les 33 voyages en Europe, les 18 voyages en France etc…n’ont eu aucune retombée sur le niveau de vie des populations. C’est à causes de ces déplacements parfois inutiles que les différentes corporations refusent de rester les bras-croisés et portent haut la barre des revendications. Quelque part les syndicats ont raison d’aller en grève, car la croissance économique doit profiter à chaque citoyen, là où il se trouve. Avec de tels comportements le destin du Mali risque d’être forclos.