Malgré la mise en place d’une coalition pour affronter Ibrahim Boubacar Kéita, l'opposition a du mal à parvenir à se mettre d'accord sur une candidature unique. Le président sortant n'a pas encore annoncé sa candidature.
e Mali se prépare à l’organisation de l'élection présidentielle prévue le 29 juillet prochain. Et à quelques semaines de la date limite de dépôt, fixée au 7 juin, les candidatures foisonnent au sein de l’opposition. Pourtant, une centaine de formations politiques et de mouvements de la société civile se sont réunis le week-end dernier pour créer une coalition et parler désormais le même langage.
"Une quinzaine de candidatures se sont déclarées. Ce qui manque seulement dans cette ambiance, c’est la position de la majorité présidentielle qui n’a pas encore annoncé le nom de son candidat. Est-ce que le président sortant va être candidat ou non ?" a déclaré Moussa Macan Camara, vice-président du parti pour la renaissance nationale. Il se dit perturbé par le silence du parti au pouvoir quant à la succession du président sortant.
La question de Moussa Macan Camara trouve sa réponse avec Sy Kadidiatou Sow, présidente de la coordination de la plateforme "An tè a bana" et proche du pouvoir de Bamako. Pour elle, le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, est déjà en campagne et il sera candidat.
"Je crois que c’est évident pour tous les Maliens qu'il sera candidat. C’est mon avis personnel. Il est déjà en campagne depuis quelques mois à travers ses déplacements, à l’intérieur comme à l’extérieur. Pour moi il n’y a pas de doute qu’il sera candidat pour un second mandat", a expliqué Ibrahim Boubacar Kéita.
En créant une coalition dimanche dernier, les principaux partis de l’opposition pensaient faire bloc derrière une candidature unique. Mais cette illusion n'a pas duré. 15 candidatures ont déjà été déclarées et la liste n’est pas encore exhaustive.
Moussa Macan Camara, dont le parti est l’un des partisans de la candidature unique, espère encore avoir une union de l'opposition au second tour. "Une candidature unique c’est le souhait. Dans le cas contraire ça va aboutir à des alliances solides pour un second tour."
Du côté du pouvoir, il était prématuré et utopique de penser que tous les partis de l’opposition allaient s’accorder sur une candidature unique. "Moi, je crois qu’il est illusoire de penser qu'un des partis ou plusieurs partis pourraient renoncer à présenter un candidat et à s’aligner derrière un seul", selon Sy Kadidiatou Sow.
C’est dans une situation sécuritaire tendue, avec des attaques djihadistes à répétition dans le nord et des conflits communautaires entre Peuls et Dogons au centre du pays que se prépare la future présidentielle au Mali. La campagne pour le premier tour s’ouvre le 7 juillet alors que le scrutin est prévu le 29 juillet. Le second tour du scrutin, s’il y a lieu, se déroulera le 12 août.