À l’instar des Centrales syndicales, à travers le monde, la CMT (Confédération malienne du travail) dirigée par Mme Kamaté Kadiatou TOURE et la CDTM (Centrale démocratique des travailleurs du Mali), conduite par Mme Sidibé Dédéou OUSMANE, ont célébré, hier lundi, la fête du Travail. L’événement a été marqué au niveau de ces deux jeunes centrales par un imposant défilé conjoint sur l’Avenue du Mali.
Ce défilé parade grandiose a enregistré la présence effective 2 membre du gouvernement, à savoir : le ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire, Hamadoun KONATE, et celui de l’Artisanat et du tourisme, Mme Nina WALET INTALLOU.
À l’entame de ce défilé, une minute de silence a été observée à la mémoire de l’ensemble des travailleurs qui nous ont quittés, ainsi que de nos vaillants soldats tombés sur le champ de l’honneur.
Au nom des deux centrales syndicales, la secrétaire générale de la CMT a rappelé que le 1er Mai tire sa source des revendications corporatistes des travailleurs américains qui réclamaient une réduction du temps de travail. Ainsi, le 1er Mai 1886, la pression syndicale a permis à quelques 200 000 travailleurs américains d’obtenir la journée de travail de 8 heures.
Le souvenir de cette journée marqué par la mort de milliers de travailleurs, raconte-t-elle, a amené les Européens, quelques années plus tard, à instituer le 1er Mai comme fête du travail.
Depuis son instauration, cette journée solennelle est devenue un moment privilégié pour les travailleurs et le gouvernement de se retrouver afin d’examiner ensemble les préoccupations nouvelles inhérentes au monde du travail.
Aussi, a-t-elle soutenu, cette cérémonie marque l’engagement et le courage de tous ceux qui œuvrent, sans relâche, au progrès de notre pays.
La CMT et la CDTM ont placé ce 1er Mai 2018 sous le signe de : «La Réconciliation nationale et de la solidarité syndicale».
Ainsi à travers ce thème, la CMT et la CDTM fidèles à leurs engagements entendent prouver que l’unité d’action syndicale est un impératif et une exigence pour mieux défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs du Mali.
Évoquant l’état de la nation, Mme Kamaté a souligné que l’éducation malienne est devenue une véritable préoccupation.
«Les enfants et les jeunes ont peu de repères parce que les parents et les adultes ont démissionné entrainant du coup la perte des valeurs humaines», a-t-elle déploré.
Pourtant, a-t-elle fait savoir, l’éducation est le socle et l’avenir de toutes les Nations.
Ainsi, a-t-elle préconisée, la politique éducative, mise en place, tenant compte des vertus de réconciliation et de solidarité, doit s’articuler autour de l’adéquation formation-emploi répondant à des besoins d’effectifs réels.
Comment faire pour que notre école et de nos universités deviennent de véritables centres d’éducation et de formation où sont bannies les violences physiques et verbales ? Comment redonner à notre système éducatif sa performance d’antan? S’est-elle interrogée.
Le 1er Mai 2017, à cette même place, CMT et la CD TM avaient interpelé le gouvernement sur les crises qui intoxiquaient les secteurs de l’éducation et de la santé.
Par ailleurs, les deux centrales ont tenu à remercier le gouvernement pour l’organisation des Tables-rondes sur l’éducation et la santé (des assises qui ont été mises à profit par l’ensemble des acteurs pour discuter et proposer des mesures concrètes et durables à même de relever les multiples défis auxquels les deux secteurs sont confrontées depuis plusieurs décennies).
Toutefois, la CMT et la CDTM attendent avec impatience l’organisation de la Table-ronde sur le dialogue social qui constitue pour elles, l’occasion d’évoquer les grandes préoccupations des autres secteurs de l’Administration, pour apaiser le climat social et renaître la confiance
entre l’Etat et les organisations syndicales.
Par rapport aux subventions accordées aux organisations syndicales, la CMT et CDTM invitent le gouvernement à traiter équitablement les Centrales syndicales afin de leur accorder les mêmes chances aux élections professionnelles qui profilent à l’horizon.
2018, étant une année spéciale pour le pays qui organisera le 29 Juillet prochain le 1er tour des élections présidentielles, la CMT et la CDTM ont profité de l’occasion pour exprimer leurs vœux de voir ces élection se tenir dans un climat apaisé et lancer un appel au civisme, au respect des règles démocratiques et au fair-play à tous les acteurs de la classe politique et de la société civile, afin de consolider notre démocratie si chèrement acquise dans un Mali de paix et de réconciliation.
Face à ces interpellations, le ministre de la Solidarité et de l’action humanitaire, au nom du gouvernement, a félicité l’ensemble des travailleurs avant de remercier particulièrement les deux battantes pour cet exemple de solidarité.
Il a souligné que les partenaires sociaux, notamment les Syndicats, jouent un rôle clé dans la lutte pour la réduction de la pauvreté par la promotion des droits fondamentaux au travail, sur la base de la promotion d’emplois et de revenus décents, la valorisation des ressources humaines, pour offrir une amélioration constante des conditions de vie et de travail.
«Le gouvernement est et restera déterminé à faire du dialogue social un socle sur lequel se bâtira un développement durable à l’effet de contribuer à l’apaisement du climat social, voire la consolidation de la paix et de la justice sociale», a-t-il dit
Le ministre KONATE a rendu un hommage appuyé à tous les travailleurs du Mali pour la noblesse de leur combat, signe de patriotisme avéré autour de ce qui est essentiel et devrait nous unir tous, à savoir l’intérêt supérieur du Mali.