Le Centre des collectivités territoriales abrite depuis hier les travaux du 1er Forum national des jeunes sur le pilier 3 de la feuille de route de l’Union africaine relative à la santé de la reproduction et à la capture du dividende démographique. Initié par le Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali), ce forum vise à renforcer le plaidoyer auprès de la jeunesse malienne.
Entre les ressources naturelles et les ressources humaines, qu’est-ce qui est le plus important pour le développement d’un pays ? Cette question qui taraude bien d’esprits d’acteurs et de théoriciens du développement a trouvé une réponse tranchée, au Centre des collectivités territoriales, sur la route de Kati, à l’occasion d’un évènement de haut niveau concernant le pilier 3 de la Feuille de route de l’Union africaine sur le dividende démographique. Le capital humain, bien sûr, ont répondu tout de go, le président du Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali), Souleymane Satigui Sidibé et le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko Diarra, à l’ouverture des travaux du premier forum national des jeunes.
Avec comme thème : ‘’mobilisation et contribution des jeunes pour une réponse adéquate à leurs besoins sur les offres de service de la santé de la reproduction et accélérer la capture du dividende démographique’’, cette rencontre inclusive, en ce qu’elle permet, durant deux jours (hier et aujourd’hui), à toute la jeunesse du pays sans exclusion aucune de se retrouver et de discuter de son avenir, est initiative du Conseil national de la jeunesse (CNJ-Mali), en partenariat avec son partenaire : le projet SWEED.
Elle vise à renforcer dialogue politique et le plaidoyer auprès de la jeunesse malienne pour une meilleure capture du dividende démographique. Aussi constitue-t-elle un signal fort afin que tout soit mis en œuvre pour l’atteinte des résultats.
De ce fait, le président CNJ-Mal a invité la jeunesse malienne à contribuer à œuvrer pour un changement social et comportemental dans la société, à travers l’éducation et une prise en charge adaptées des jeunes filles.
Occasion également pour Souleymane Satigui Sidibé de rappeler les nombreux défis auxquels notre pays fait face, notamment le défi démographique qui se manifeste par un développement rapide au niveau de sa couche juvénile.
Si cet état de fait n’inquiète nullement le patron de la jeunesse malienne, il estime, par contre que la capture démographique constitue une stratégie appropriée pour écarter d’autres scénarii possibles, mais non désirables, tels que la persistance des grossesses non désirées, la migration clandestine, le chômage endémique des jeunes, la montée des intégrismes/fondamentalismes religieux pour lesquels notre pays paie le lourd tribut.
C’est d’ailleurs tout le sens, a-t-il expliqué, de l’adhésion massive des jeunes à la mobilisation et à la sensibilisation pour accompagner le gouvernement et ses partenaires à accélérer la création des offres de services et à renforcer les actions de plaidoyer en matière de la santé de la reproduction et de la planification, afin de contribuer à l’accélération de la capture du dividende démographique.
Le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, Adama Tiémoko Diarra, s’est montré plus pointu dans l’analyse.
Après avoir remercié le ministre de la Jeunesse et la construction citoyenne pour son leadership autour des questions de la jeunesse depuis le lancement de la feuille de route nationale sur le thème ‘’investir massivement dans la jeunesse’’, mais surtout salué l’effort du Conseil national de la jeunesse pour cette initiative heureuse de réunir les jeunes venus de tous les horizons du pays, afin de mener la réflexion autour de son avenir, il a indiqué que dans le contexte africain et celui de notre pays, le Mali, le réel potentiel de développement est la jeunesse qui constitue environ 60% de la population.
En vue de transformer ce potentiel en gain palpable, il a assuré que le gouvernement s’emploie à améliorer la santé, à investir massivement dans le capital humain, par une éducation, une formation professionnelle et civique adéquate.
Au bout du processus, pour un bien-être généralisé, le ministre Diarra a placé au premier rang la création d’emplois décents pour les jeunes et les femmes, gage de leur autonomisation. Les efforts visant à réunir les différents éléments du puzzle du développement risquent de rester contre-productifs sans une gouvernance vertueuse au service des populations, a-t-il prévenu.
En tout cas, pour le ministre qui s’est réjoui de cette prise de conscience, les questions et les préoccupations de la jeunesse sont au cœur des politiques de développement des plus hautes autorités du pays, aux premiers rangs desquelles le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, pour qui « investir dans la jeunesse n’est pas qu’un choix, c’est surtout une obligation et un devoir ».