SociétéGrève d’un collectif de commerçants les 3 et 4 mai dernier : Les deux grands regroupements des commerçants détaillants donnent les raisons de leur boycott
Quelques jours avant la grève d’un Collectif de commerçants détaillants, deux puissants regroupements des commerçants détaillants au Mali à savoir la Coordination des associations et groupements des commerçants détaillants du Mali et le Syndicat national des commerçants détaillants du Mali ont animé conjointement le lundi à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali un point de presse pour se désolidariser de cette cessation de travail.
Dans une déclaration liminaire, le président de la Synacodem, Cheick Oumar Sacko, a rappelé que les deux regroupements été informés du dépôt d’un préavis de grève concernant tous les secteurs du commerce sur le territoire national par “un soi-disant collectif des regroupements et associations” pour la période allant du 3 mai au 4 mai 2018 inclus. Les motifs invoqués, selon le conférencier, sont entre autres, la baisse des frais de dédouanement, la libéralisation et la facilitation de l’octroi de visas longs séjours chinois aux commerçants maliens et de la diaspora malienne, la baisse du taux d’impôt de 3%, l’affectation des bâtiments administratifs aux déguerpis et autres commerçants du Marché rose. S’ajoutent l’élaboration d’un cahier de charges avant la construction du Marché rose, l’arrêt de la concurrence déloyale des commerçants chinois et indiens et la révision des textes régissant les élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali. “Nos deux faitières tiennent à préciser qu’elles n’ont aucunement été associées ni de près ni de loin au dit préavis de grève. Elles ont tenu à l’affirmer publiquement dans un communiqué conjoint qui fait l’objet d’une large diffusion dans les différents médias du pays en direction des opérateurs économiques en général, de nos différents mandants, ressortissants, sympathisants et partenaires en particulier ainsi que l’opinion publique nationale et internationale” a-t-il souligné. “Toutefois, en nous désolidarisant de la démarche et de son caractère va – t – en guerre en ce moment précis où le secteur privé n’aspire qu’à l’unité et à la réconciliation et le pays tout entier à la paix et à la stabilité, nous sommes enclins à reconnaitre que certaines des préoccupations évoquées sont récurrentes et interpellent aussi bien les pouvoirs publics que les différents acteurs du secteur, notamment celui du détail” a-t-il ajouté.
Selon le conférencier, leurs organisations ont fait de la question des bâtiments administratifs et des espaces verts un point d’honneur pour recaser les commerçants détaillants et autres victimes des opérations de déguerpissements de Bamako.
S’agissant du visa chinois, a-t-il ajouté, leurs organisations soutiennent la libéralisation de l’octroi de visas adaptés aux besoins des commerçants sous tous les cieux, bien entendu dans le strict respect des conventions internationales et du partenariat.
“Quant à la relecture des textes régissant les élections consulaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, nos deux organisations encouragent la mise en place d’une commission de relecture desdits textes pour une meilleure prise en charge de la représentation du secteur au sein de l’institution consulaire. En ce qui concerne les 3% applicables au chiffre d’affaire du contribuable, ils sont partie intégrante du système déclaratif de la réforme fiscale de 2014” a expliqué M. Sacko. Selon lui, leurs organisations y compris l’Assemblée permanente des chambres des métiers et la Fédération nationale des artisans du Mali ont rejeté en bloc les 3% estimant que cela signifie irrévocablement une augmentation d’impôt. “Il est important de souligner que les préoccupations soulevées ne relèvent nullement de la compétence d’un seul département, mais font appel à une véritable volonté politique” a fait savoir les conférenciers dans leur document.
Les conférenciers se sont aussi réjouis du lancement prochain du Projet de formalisation des acteurs du commerce de détail (Profac), né de la volonté politique des plus hautes autorités de la République de pérenniser les acquis du Pacd. D’un coût de 5 milliards Fcfa, ce projet, à les croire, permettra à coup sûr de consolider les acquis des Centres de gestion agréés (Cga) en renforçant leurs capacités organisationnelles, financières et professionnelles, de contribuer à la promotion du commerce intérieur en améliorant les conditions de vente, de commercialisation et le partenariat grossistes – détaillants.
“A terme, il contribuera à réduire la pauvreté des couches faibles et vulnérables comme les jeunes, les femmes, les handicapés tout en impactant sur l’exode rural et l’immigration clandestine” a fait savoir le conférencier, tout en précisant que le projet sera lancé sous la haute présidence du président de la République, du Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement. Kassoum THERA