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Présidentielle du 29 juillet : Le séisme politique sera-t-il évité ?
Publié le lundi 7 mai 2018  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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Il n’est plus un secret pour personne que le Mali va mal par la faute des gouvernants. Moussa Traoré a été combattu par les masses laborieuses à cause qu’en lieu et place du mieux-être promis aux populations, elles ont été plongées dans un marasme socio-économique, politique et culturel sans précédent. Les vingt- trois (23) longues années de règne insouciant du général Moussa Traoré (GMT) ont plongé le Mali dans un chaos effarant.

Debout comme un seul homme au sein du Mouvement démocratique, les Maliens sont venus à bout du régime rétrograde et sanguinaire de GMT. Pour réussir cette mission, le peuple malien avait entonné en chœur: «Antè korolen fè fo koura» autrement dit, le peuple attendait des démocrates maliens un «kokadjè» à la taille des pertes en vies humaines enregistrées lors des évènements tragiques de mars 1991.

Sur le plan économique, les Maliens ont été spoliés et humiliés par la misère et la désolation. Les démocrates avaient été considérés comme des saints à qui le peuple s’est voué. Moussa Traoré est chassé du pouvoir par une junte dirigée par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT).

Au terme de quatorze (14) bons mois de transition, celui-ci a remis le pouvoir à Alpha Oumar Konaré élu au suffrage universel. Tout se passait comme si les démocrates maliens étaient sincères et dévoués pour la cause supérieure de notre peuple travailleur. ATT n’a pas confisqué le pouvoir (ou du moins ne pouvait pas le confisquer). Existait-il un deal entre Alpha Oumar Konaré et ATT ?

On ne l’imaginait pas bien en ce temps mais comme l’a si bien dit le philosophe allemand, «Le temps est galant». Après les dix (10) ans de gestion de nos affaires, Alpha Oumar aremis le pouvoir à celui qui le lui avait passé, en 1992.

En 2002, ATT est élu à la tête de l’Etat en qualité de candidat indépendant. S’il n’y avait pas anguille sous roche, cela n’était pas envisageable au regard de l’implantation de l’ADEMA à travers les coins et recoins du Mali.

Après neuf ans et huit (08) mois de gestion chaotique de nos affaires par le président conteur ATT, des soldats patriotes ont pris leur responsabilité pour dire aux «politiciens» que trop c’est trop. Le coup de force contre ATT a été dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo. C’était le 22 mars 2012.

Après une courte transition à la tête de laquelle Dioncounda Traoré s’était autoproclamé, voilà les Maliens encore devant les urnes pour élire leur président. Sans surprise véritable, IBK a été élu avec 77,66% des suffrages exprimés au deuxième contre le candidat de l’URD Soumaïla Cissé. Il convient de rappeler ici que le tombeur d’ATT en la personne du général Amadou Haya Sanogo a été l’élément clé de la victoire d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en 2013.

Mais à la différence fondamentale d’Alpha Oumar Konaré qui a u garder de «bons» liens avec celui qui lui a donné le pouvoir, IBK a entamé son règne par l’arrestation et la mise en bagne de celui sans lequel il ne sera pas à Koulouba. Il fait arrêter Sanogo et compagnons au motif que ceux-c-i ont tué des commandos (bérets rouges) suite aux événements du 30 avril. Et curieusement, le procès de ces militaires patriotes n’a toujours pas lieu, l’on ne sait pourquoi sauf qu’il risque de faire tomber beaucoup de têtes.

Pour nous, l’embastillement de Sanogo et compagnons par IBK s’explique par le fait que celui-ci n’aurait pas les mains libres pour gérer à sa guise les affaires du pays. Mais ce n’est là qu’une étape puisque roue de l’histoire à tourner et le vent du changement s’annonce avec forte insistance.

Au terme de son quinquennat, il faut dire que les Maliens sont déçus et se voient trahis par un homme que bien de citoyens appelaient Kankeletigui. Mais l’ennemi le plus sournois de notre peuple est convaincu que le président IBK à complètement échouer à redonner confiance à ce peuple et qu’il a montré toutes ses limites objectives. Sans être dans le secret des dieux, IBK serait conscient de son échec patent.

Dans la vie des hommes, il y a des jours de gloire comme des jours sombres. L’élection d’IBK avec le score flatteur de 77,66% des voix fut l’expression des jours de gloire. Mais, voilà aujourd’hui, les mêmes citoyens lui demandent d’abandonner le pouvoir pour sortir par la «grande porte». Cet appel, il semble avoir compris toute la teneur. C’est donc peut-être ce qui pourrait expliquer son mutisme quant à son éventuelle candidature pour son deuxième mandat.

Selon certaines sources, Ibrahim Boubacar Keïta aurait vraiment peur de la candidature de celui qu’il connaît très bien, en l’occurrence le général de brigade Moussa Sinko Coulibaly. A-t-il raison de s’inquiéter de la candidature de cet officier supérieur qui a largement bataillé pour qu’il soit élu, en 2013.

En tout état de cause, des sources nous disent que des négociations auraient lieu entre IBK et Moussa Sinko Coulibaly. De quelles natures, l’on ne sait ! Mais la seule certitude est que jusqu’ici le jeune Moussa Sinko entendrait tout sauf laisser IBK continuer à tromper notre peuple travailleur. Nous n’ignorons pas ici que des responsables du Rassemblement pour le Mali (RPM) considèrent Moussa Sinko Coulibaly comme un «plaisantin».

Pour la petite histoire, des inconditionnels d’Amadou Toumani Touré croyaient à tout sauf qu’un coup d’Etat pouvait chasser leur parrain du trône. Les ‘’inconditionnels’’ ou plus exactement les courtisans d’IBK pourraient être surpris à la dernière minute par la renonciation d’IBK à se lancer dans la course à la présidence pour son second mandat.

Pour autant, nous ne parions pas que le scénario pourrait refaire surface avec IBK. L’on rappelle qu’Alpha Oumar Konaré a procédé à l’éclatement de son parti n plusieurs morceaux pour porter ATT aux affaires.

Mais en «politique», IBK pourrait faire des sondages auprès de ses pairs sur l’opportunité ou non de se lancer dans la nouvelle aventure qui s’annonce déjà périlleuse pour lui. Dans ce cas de figure, les mêmes qui l’ont soutenu, en 2013, en négociant avec les jeunes putschistes en sa faveur pourraient le lâcher, en 2018, au regard de son bilan complètement décevant à la tête de l’Etat malien.

Aussi, la même communauté internationale et donc la CEDEAO, se sont rendues à l’évidence que la classe politique malienne est pourrie et surtout apatride. En tout cas, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la communauté dite internationale le savent que les partenaires au développement avaient arrosé le mali d’une pluie d’argent pour ensuite voir notre pays dans le dénouement complet.

En toute objectivité, cette communauté internationale doit avoir regretté aujourd’hui de coaliser contre ces jeunes militaires qui pouvaient porter haut dans le firmament le flambeau de la lutte héroïque de notre peuple.

Si telle n’est pas sa vision, elle aura gravement desservi notre peuple par la prospérité de la corruption et de la délinquance financière, deux fléaux rongeurs de notre économie nationale et donc de notre humanité. Peut-être qu’on marche vers des concertations nationales.

En effet, à l’allure où vont les choses au Mali, l’on peut se demander si le séisme politique sera évité.

Fodé KEITA

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