La dissolution de la commission visa chinois où chaque grossiste membre percevaient une indemnité de 100 000 F CFA par mois serait la cause de la grève des commerçants la semaine dernière. La Coordination des associations des commerçants détaillants de Bamako (CACDB) dénonce une “mafia” et donne les raisons de son boycott du mot d’ordre de grève.
La CACDB a déclaré, samedi en conférence de presse au Grand marché, que les leaders du mot d’ordre de grève de la semaine dernière n’ont pas agi dans l’intérêt des commerçants détaillants. Pour elle, ils ont agi par “opportunisme” et sont “antidémocratiques”.
Les commerçants détaillants sont profondément divisés sur le mot d’ordre de grève de la semaine dernière. Toutefois, malgré l’appel au boycott du Syndicat national des commerçants détaillants (Synacodem), une bonne frange des commerçants a suivi le mot d’ordre.
Au lendemain du mouvement, la CACDB, dirigée par Amadou Bedi Daou, a dénoncé la grève. A travers un point de presse qu’il a animé le samedi 5 mai 2018 au Grand marché, il a justifié le boycott de la CACDB pour plusieurs raisons.
Selon M. Daou, les leaders des grévistes sont en train d’agir par “opportunisme” et non dans “l’intérêt des commerçants”. A l’en croire, ils étaient tous dans la commission visa chinois et percevaient 100 000 F CFA chaque mois.
Ils auraient entretenu une véritable mafia autour de la délivrance des visas jusqu’à la dissolution de la commission par la Chambre du commerce et d’industrie du Mali. “Depuis lors, les bénéficiaires de ces privilèges ont déterré la hache de guerre en s’emparant des problèmes actuels des commerçants en énumérant des doléances qui ne tiennent pas”.
“Aucun rajout sur les frais de dédouanement”
Pour le président de la CACDB, leur seule revendication est réellement la remise en place de cette commission dissoute pour continuer à arnaquer les commerçants. Amadou Bedi Daou a affirmé qu’aucun rajout n’a été fait sur les dédouanements quand ils ont approché les douanes. “Et l’aspect déclaratif des impôts ne date pas d’aujourd’hui et arrange même les commerçants qui payent les 3 % de leurs chiffres d’affaires qu’ils déclarent eux-mêmes”.
A propos des bâtiments administratifs, il a souligné que les grévistes se sont appropriés une doléance des déguerpis pour obtenir leur soutien. Il a expliqué aussi que la reconstruction du Marché rose à laquelle les grévistes font allusion est une réalité avec la pose de la première pierre par le président de la République. Quant à la concurrence déloyale des chinois aux marchés maliens, le président de la CACDB a dit que cette question est tributaire à la mondialisation tout en appelant à l’uniformisation des prix.
Amadou Bedi Daou a dénoncé les “agissements antidémocratiques” des grévistes. Ceux-ci auraient proliféré des menaces voire forcé certains commerçants à suivre le mot d’ordre.