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«L’argent ne fait pas les élections au Mali» (candidat Bathily)
Publié le jeudi 10 mai 2018  |  RFI
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse de Mohamed Ali Bathily
Le Ministre, Mohamed Ali Bathily, a annoncé la fin de la suspension de l’attribution des terres relevant du domaine de l’Etat, lors d`une conférence de presse.
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Au Mali, il reste deux mois et demi avant la présidentielle, et la campagne bat déjà son plein. Dimanche dernier, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été investi candidat par une large coalition de près de 70 partis. IBK affrontera de nombreux adversaires, parmi lesquels son ancien garde des Sceaux, Mohamed Aly Bathily. Pourquoi cet avocat a-t-il franchi le Rubicon ? De passage à Paris, maître Bathily répond aux questions de RFI.

RFI : Mohamed Aly Bathily, vous avez été notamment le ministre de la Justice du président Ibrahim Boubacar Keïta et aujourd’hui vous vous présentez contre lui. Est-ce parce qu’il ne vous a pas gardé ces derniers mois dans son gouvernement ?

Mohamed Aly Bathily : Non. Ce n’est pas le cas. Mais lorsque j’avais entrepris une réforme domaniale qui décidait pour la première fois de donner accès à la propriété aux paysans, j’ai vu qu’il avait tenté de mettre en échec cette politique.

Donc, le président a cherché à enterrer votre réforme foncière ?

Il a cherché et il l’a presque enterrée.

Vous vous battez pour quoi ?

Je me bats pour que le paysan devienne propriétaire. Vous savez, lorsque dans un pays on vous dit que le paysan a moins de 2 dollars, qu’il est né sur une terre de 30 hectares et qu’il a le sentiment qu’il est propriétaire – personne n’a jamais été propriétaire de cette terre qu’il ne loue pas du tout –, je trouve que ce n’est que justice que de documenter sa propriété et de faire en sorte que sa terre cesse d’être une ressource naturelle pour être un bien économique juridiquement protégé. Et en ce moment ce bien protégé, il lui permet d’accéder au système de crédit et de faire travailler ses enfants, au lieu que ceux-ci s’engagent sur les chemins de l’immigration.

Et quels sont les gens qui essaient de persuader le président de ne pas faire cette réforme ?

C’est les spéculateurs fonciers. Ils sont légion à l’Assemblé nationale, ils sont légion dans l’entourage du président. Un député, notamment, a été élu sur la même liste que son fils et c’est un spéculateur foncier notoire.

Avant d’être aux domaines et aux affaires foncières vous avez été à la justice. Avez-vous essayé de sanctionner des magistrats corrompus ?

Oui, on a saisi les chambres disciplinaires. Ils ont été arrêtés, poursuivis dans les procédures… Et ils ont été condamnés pour certains, d’autres ont été relaxés.

Et de ce côté-là vous avez pu vaincre toutes les résistances syndicales ou politiques ?

pas du tout. Je vais vous parler d’un cas où, une petite fille de 13 ans a été violée par six personnes. Les violeurs ont été arrêtés par la gendarmerie, déférés par la justice de Fana. Le juge n’a pas mieux fait que de les libérer. Et quand les violeurs sont sortis, ils sont venus trouver la maman de la fille pour dire : vous avez porté plainte contre nous et vous allez voir ce qui va se passer. Le père de la petite fille a été frappé en brousse sur le chemin de son champ et laissé là pour mort. Eh bien, le cas de ce juge - les plaintes, l’inspection et tout -, cela n’a pas abouti. Cela ne va nulle part à cause du corporatisme.

Et ce magistrat était à Fana, c’est ça ?
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