En dépit des assurances données par Paris, l’équivoque peine à se lever sur Kidal, toujours dans l’escarcelle des irrédentistes touaregs du MNLA avec la complicité de l’ancienne puissance coloniale. D’où la question à quand la reconquête par nos forces de l’ordre et de sécurité de cette partie du territoire malien ?
Dans une déclaration parue dans un journal français, Le Monde, le responsable aux relations extérieures du MNLA, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, affirme que le MNLA accepte la tenue des élections à Kidal mais sans l’armée malienne. Ridicule pour les Maliens, cette déclaration sent la main invisible de la France qui joue sa popularité en Afrique.
Depuis le début de l’opération Serval en janvier dernier, des voix se sont levées pour réclamer le ratissage exhaustif dans toutes les zones occupées du Nord. Les villes de Tombouctou et Gao ont été libérées et sécurisées alors que Kidal a été curieusement placée sous le contrôle de groupes armés du MNLA avec la complicité anodine de la France qui, par moments, a été appelée à mener des raids contre les adversaires du MNLA.
Le Mouvement des Arabes de l’Azawad (MAA) a surtout subi les frappes de l’armée française pour avoir pu chasser le MNLA d’une de ses bases. Accusés de rouler pour le MNLA, les Français arguent avoir agi contre des groupes islamistes ou terroristes.
Comme si cela ne suffisait pas, la France veut vraisemblablement contraindre le Mali à dialoguer avec le MNLA sur ce sur quoi le président de la République par intérim se veut intransigeant (le désarmement du MNLA et la tenue de la présidentielle partout au Nord). Dioncounda Traoré l’a dit et répété que le dialogue avec le MNLA se fera autour de la décentralisation et non sur une quelconque partition ou autonomie de Kidal.
Un signal que les envahisseurs de Kidal feignent de ne pas comprendre. Ils poussent l’outrecuidance à s’opposer à l’entrée de l’armée malienne à Kidal. Reste à savoir la France va cautionner les farces du MNLA selon lesquelles il est d’accord avec la tenue des élections à Kidal mais opposé à l’entrée de l’armée dans la région.
Selon des observateurs nationaux et internationaux, Kidal intéresserait la France pour ses réserves hydrauliques et pétrolières. Des ressources dont la France pourrait bien abuser avec les irresponsables du MNLA qu’avec l’Etat malien.
En tout état de cause, il semblerait que la France prétend à Kidal en guise de récompense de son intervention à bouter hors des frontières les islamistes d’Ançar Eddine, d’Aqmi, du Mujao, de Boko Haram…
Le Mali va-t-il s’en laisser conter ?