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Election présidentielle : Les précieux conseils et recommandations de l’Eglise Catholique du Mali
Publié le vendredi 11 mai 2018  |  Le Serment Du Mali
voeux
© aBamako.com par A.S
voeux de nouvel an : Ouverture de la saison à Koulouba
Bamako, du 23 au 24 décembre 2013 (koulouba). La saison de présentation des voeux de Nouvel An au Chef de l’Etat s’est ouverte ce matin au palais présidentiel. Comme à l’accoutumée, le bal a été ouvert par les représentants des Familles fondatrices de Bamako et les dignitaires religieux (Haut Conseil Islamique, Eglises catholique et protestante).
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A la veille de chaque élection présidentielle, les Evêques du Mali, à travers la conférence épiscopale, rédige et adresse une lettre dite pastorale à la communauté catholique et à l’ensemble des Maliens, surtout aux parties prenantes des élections. Cette année, la conférence épiscopale a respecté la tradition.

A la faveur d’une conférence de presse, animée par l’Abbé Alexandre Denou, secrétaire général de la conférence épiscopale, la lettre pastorale a été présentée à la presse. C’était le mercredi dernier, au centre Djoliba de Bamako, en présence des membres de l’Eglise Catholique du Mali.

Selon le conférencier, l’Abbé Alexandre Denou, écrire une lettre pastorale aux fidèles et aux personnes de bonne de volonté, fait partie de la mission des évêques. Les évêques du Mali, dans leur rôle de sentinelles, a-t-il indiqué, ont toujours parlé au peuple malien pour le bien de la nation.

Lors des précédentes échéances électorales (1997, 2002,2007, 2013), la lettre épiscopale avait mis l’accent sur l’importance du vote, la représentation utile et surtout sur le comment faire la politique et la consolidation de l’unité nationale. Pour les élections de cette année, l’Eglise, dans sa lettre pastorale, prône, non seulement, «une mentalité nouvelle pour un Mali nouveau » mais elle met également en exergue les avancées enregistrées dans la construction de la cohésion sociale et les défis de l’heure.

Des avancées enregistrées

La conférence épiscopale, dans sa lettre de 2018, a estimé que malgré la situation difficile, des avancées ont été obtenues. Il s’agit, entre autres, de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation ; la tenue de la rencontre d’entente nationale ; l’élaboration de la charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale ; la mise en place des autorités intérimaires dans certaines régions du nord. S’y ajoutent, la collaboration entre les parties signataires de l’accord ; l’organisation et la tenue d’élections régulières malgré quelques reports ; le positionnement de certaines organisations de la société civile dans l’observation du processus électoral et la collaboration positive avec les organisations internationales et les pays amis pour la sortie de crise.

Des inquiétudes demeurent

Pour les évêques du Mali, ces prouesses ne doivent pas voiler les nombreuses difficultés actuelles. C’est pourquoi, la CEM demande aux Maliens de se tenir «debout sur les remparts», pour faire face à la détérioration de la sécurité sur le territoire national, à la régression de la conscience citoyenne et surtout pour endiguer la menace de plus en plus grande qui plane sur la laïcité.

L’église souhaite également que des mesures cardinales soient prises contre la corruption grandissante qui contraste avec les enseignements religieux prêchés par les leaders religieux. Autres défis évoqués par la CEM, l’esprit mercantile et la violence sous toutes ses formes qui porte atteinte à la dignité lors des élections ; la perte progressive des valeurs traditionnelles et spirituelles ; la perte du sens du bien commun et l’incivisme qui compromet dangereusement le vivre ensemble. A ces problèmes, s’ajoutent les obstacles qui entravent la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation et la tenue annoncée des élections en juillet prochain.

L’appel de l’Eglise Catholique

Face à cette situation explosive, l’Eglise catholique, à travers sa lettre épiscopale, exige des partis politiques le respect de la Loi électorale ; aux organes électoraux, une bonne organisation des élections et aux parties prenantes à l’accord de paix, le respect de leurs engagements. Car « la parole sans les actes est une parole morte, comme la foi sans les actes est une foi morte », enseigne la Bible.

Dans son optique d’apaiser la tension électorale qui couve, l’Eglise Catholique demande aux jeunes de ne pas se laisser manipuler par les politiciens, qui profitent d’eux en cette période électorale.

«Vous les jeunes, vous avez de la force, vous traversez une phase de la vie où ne manque certainement pas l’enthousiasme. Utilisez cette force et ces énergies pour améliorer le monde, en commençant par la réalité qui vous sont plus proches » rappelait Pape François, lors des 33èmes Journées mondiales de la jeunesse.

Comme il fallait s’y attendre, la CEM a adressé un message assez clair à tous les leaders religieux du Mali en cette période de veille électorale.

« Aux leaders religieux dont nous faisons partie, nous rappelons que la religion est au service de l’homme. Le Dieu de la paix que nous servons tous, nous engage à nous mettre au service de la paix sociale. Celle-ci passe par le respect de la conviction de foi de chaque malienne et Malien, en promouvant une saine laïcité du pays. Entendu que la laïcité signifie accueil de la diversité religieuse au Mali, et respect des convictions religieuses de l’autre. Serviteurs de Dieu que nous sommes en premier lieu, notre mission n’est pas de diviser le pays mais de révéler à nos concitoyens le visage de Dieu d’amour que nous portons en nous », indique la lettre pastorale.

Par ailleurs, c’est avec «amertume» que la conférence épiscopale du Mali constate que la société civile malienne est devenue «plus politique que le politique lui-même». Les évêques invitent la société civile et les leaders religieux de «revenir à leur rôle premier et éviter de servir de réservoir de voix pour un candidat ».

Pour des élections apaisées, les Evêques du Mali invitent les citoyens à se rendre aux urnes et à exercer leur pouvoir de vote de façon éclairée et selon leur conviction. Ne dit-on pas que «si tu dois te tromper que ce soit sur la base de ta propre conviction ».

Aboubacar Berthé
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