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L’Essor N° 17438 du 22/5/2013

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Ligue des champions d’Europe : le Bayern chasse enfin ses fantômes
Publié le lundi 27 mai 2013  |  L’Essor




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Après deux échecs en trois ans, le club bavarois a arraché sa cinquième Ligue des champions en battant Dortmund sur le fil (2-1). Arjen Robben, buteur dans les dernières minutes, a mis fin à 12 ans d’attente

Cette fois, elle est à lui. Cette Ligue des champions qui fuyait le Bayern Munich depuis douze ans. Cette coupe aux grandes oreilles, qui narguait les Bavarois au point de leur glisser entre les doigts par deux fois en finale ces trois dernières années. Oui, le Bayern a tremblé face à Dortmund. Il a souffert. Il en a bavé. Mais il a fini par triompher. Au terme d’un match souvent haletant et toujours emballant, tout a basculé à deux minutes de la fin du temps règlementaire, alors qu’on filait vers la prolongation. Puis Arjen Robben est venu tromper de près Roman Weidenfeller pour inscrire le but du 2-1. Celui du bonheur. Robben, le maudit des finales.

Longtemps malheureux encore dans cette rencontre. Jusqu’à la délivrance. Le Bayern méritait amplement ce titre au vu de sa saison, exemplaire et, plus globalement, de ce qu’il a accompli ces dernières années. Cette Ligue des champions, la cinquième de son histoire, est celle du soulagement et de la délivrance. Sur la finale en elle-même, le Bayern n’a pas volé non plus sa victoire. Physiquement, les joueurs de Jupp Heynckes ont inexorablement pris le dessus en seconde période. Au fil des minutes, ils ont haussé le rythme et le Borussia a tiré la langue. Si la différence s’est faite tardivement, sur le fil, ce but de Robben est venu concrétiser le net ascendant bavarois dans cette fin de seconde période. La dernière demi-heure a même viré à l’attaque-défense. Lorsque Mario Mandzukic a ouvert le score à l’heure de jeu, sur un service de… Robben et un mouvement initié par Franck Ribéry, on pouvait penser, déjà, que le plus dur était fait pour Munich. -Neuer-Widenfeller, quel talent !-Puis Dortmund est revenu, peu de temps après, à la faveur d’un penalty obtenu par Reus et transformé par Gundogan (68e, 1-1). Sur une de ses rares incursions de ce second acte… Alors, tout est remonté à la surface. Comme ces trois finales de Ligue des champions perdues par le Bayern après avoir ouvert le score. Un « record » dont il se serait bien passé. Il y avait de quoi gamberger, à n’en pas douter. Mais le Bayern est reparti de plus belle. Sans un sauvetage miraculeux de Subotic devant Robben (72e) et quelques interventions de Weidenfeller, le champion d’Allemagne aurait d’ailleurs pu reprendre la main plus vite. L’échéance était simplement retardée de quelques minutes. La muraille jaune et noire, fissurée de minute en minute, a fini par craquer devant Robben. Il y avait quelque chose d’implacable dans la domination bavaroise. Si Dortmund doit nourrir des regrets, ce n’est pas sur cette fin de rencontre mais bien sur son entame. Pendant les 25 premières minutes de la rencontre, le Borussia a dominé les débats. Jurgen Klopp avait demandé à ses hommes de presser très haut. Alors, il a commencé lui aussi à se procurer des occasions. Durant ce début de match en forme de tempête, il a pu compter sur son gardien. Manuel Neuer, impeccable, s’est interposé devant Lewandowski (14e), Blaszczykowski (15e), Reus (19e) ou Bender (22e). On n’y voyait que du jaune. Mais ce festival a eu un prix : une énorme débauche d’énergie. Celle qui, probablement, a fait défaut au Borussia un peu plus tard dans la soirée. Une fois l’orage passé, le Bayern a commencé lui aussi à se procurer des occasions et ce fut au tour de Weidenfeller de briller, devant Mandzukic (25e) ou Robben (43e).

Sans le talent des deux portiers allemands, il n’y aurait jamais eu 0-0 à la pause. Cette finale 100% allemande a en tout cas été une formidable publicité pour la Bundesliga. Les précédentes finales entre deux clubs d’un même pays n’avaient pas laissé un souvenir impérissable. A Wembley, le Bayern et le Borussia ont été fidèles à eux-mêmes et c’est tant mieux pour le football. Avec désormais cinq sacres au compteur, le géant de la Bavière rejoint Liverpool sur le podium des clubs les plus titrés en Ligue des champions. Seuls le Milan AC et le Real restent devant lui. Vu la maturité de ce groupe du Bayern et la plénitude de son expression en 2013, le club bavarois peut légitimement espérer se rapprocher du duo milano-madrilène dans les prochaines années. En attendant, l’équipe de Jupp Heynckes a bien mérité de savourer son bonheur après avoir chassé ses fantômes et ses propres peurs.

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