La situation, progressivement, se décante. Les choses se précisent. Il est des cas que l’on comprendrait difficilement. Tel est celui créé par une frange de la direction de l’un des partis politiques les mieux implantés sur l’échiquier national. Il est crédité du titre de troisième force politique après avoir régenté la vie de la nation dix ans durant avant de se fractionner pour donner naissance à quatre autres formations politiques. L’ADEMA-PASJ, puisqu’il s’agit d’elle, ne cesse de déconcerter. Les questions que l’on est tenté de se poser sont les suivantes : Comment peut-on manquer de confiance en soi au point de ne concevoir son existence qu’en étant force d’appoint d’un autre parti ? Cela ne devient-il pas à la limite comique ? Est-ce le souci de préserver des acquis individuels au détriment du dynamisme du parti ou celui de participer à une gestion concertée du pouvoir qui anime ces responsables ?
Le site d’information ‘’Niaréla net Actualité malienne’’ vient de l’annoncer : en définitive, « l’Adéma décide de soutenir le président IBK » à la suite de sa réunion de samedi, le Comité exécutif aurait pris « des décisions sages et pragmatiques » dont : « mandater le comité (le président et les 13 vice-présidents du parti) de rencontrer le candidat Ibrahim Boubacar Keïta afin de négocier au mieux des intérêts du parti, ce soutien électoral en sa faveur. »
La décision est souveraine, elle est celle de la direction d’un parti majeur et a été prise « après 5 heures d’horloge de débat ». Cependant, s’il s’agit de participer à une gestion concertée du pouvoir, force est de reconnaître à l’avance que le risque encouru est grand car, de mémoire d’homme, la formule de gestion concertée du pouvoir n’a jamais donné de résultats probants sous notre démocratie tropicalisée. Il suffit de se rappeler ce que furent, en 1992, avec Alpha Oumar Konaré, les Partis Signataires du Pacte Républicain (PSPR) et le « consensus » proposé par Amadou Toumani Touré. Deux échecs : les PSPR, conscients de leur marginalisation dans le traitement des dossiers de l’Etat, finirent par prendre leurs distances d’avec le pouvoir ; le consensus, en réalité, a permis à son initiateur, de « régner sans partage ». La manière dont le RPM a traité ses alliés de la CMP, de 2013 à ce jour, n’augure point, en cas de victoire, une forte implication de l’alliée ADEMA-PASJ dans la gestion du pouvoir. Quelques portefeuilles ministériels de plus, mais aucune prise réelle sur le cours des affaires de l’Etat.
Samedi, l’URD a investi Soumaïla Cissé candidat à la présidentielle de juillet 2018. Elle n’a pas lésiné sur les moyens pour mobiliser.
Au dire de certains observateurs, ce sont quelque 80 000 personnes qui ont pris d’assaut le stade du 26 Mars. Pour le candidat, c’est signe d’espoir. Peut-être la troisième tentative sera la meilleure. L’homme a plus d’un atout pour réussir ce dont il rêve depuis 2002 et qu’il n’a pas réussi à réaliser jusqu’à ce jour : accéder à la magistrature suprême.