Le 1er congrès du Parti pour le Développement économique et la Solidarité (PDES) tenu, les 5 et 6 mai 2018, au pavillon des sports du stade omnisport Modibo Kéïta, a couché deux Comités directeurs nationaux. Le premier, dirigé par Djibril Tall, se réclame de l’Opposition. Le second, conduit par Mohamed Dibassy, a pris la direction contraire en décidant de soutenir la candidature du président de la République sortant, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta,debriguer un second mandat.Il (le second comité) a officialisé ce choix lors d’une conférence de presse organisée, le jeudi 10 mai 2018, à la Maison de la presse.
Le camp majoritaire (en termes d’éluslocaux)du PDES, désormais divisé sur fond de soutien à la candidature d’IBK à l’élection présidentielle de 2018, s’est entretenu avec les journalistes, le jeudi 10 mai 2018, sur les contours douloureux du 1er congrès du parti. Dirigé par Mohamed Dibassy, il regagne les rangs de la mouvance présidentielle à trois mois du 1er tour de l’élection présidentielle avec l’unique député du parti, l’Honorable Elias Goro, député élu à Douenzta. Au-delà, la tendance PDES de la majorité présidentiellerevendiqueavoir avec elle plus de la moitié des conseillers communaux qui se trouve, actuellement, dans la région de Mopti, fief de l’unique député du parti.
Soutien total à IBK
« Le Comité directeur national du Parti pour le Développement économique et la Solidarité (PDES) s’est réuni, le mercredi 9 mai 2018, sous la direction de son président Mohamed Dibassy. Après analyse des résultats du premier congrès ordinaire tenu les 5 et 6 mai 2018 dans le pavillon des sports du stade omnisport Modibo Kéïta et après avoir largement revu la situation socio-politique, économique et sécuritaire du Mali, le Comité directeur national du PDES :
-adresse ses vifs remerciements à l’ensemble des délégués ayant pris part à ce premier congrès et à tous les militants et sympathisants pour leur engagement,
-vu les statuts et règlements du parti,
-vu la décision n°1/P-CDN-PDES/2018 du 12 avril 2018 convoquant le premier congrès ordinaire du parti,
-vu la résolution n°5 de la convention extraordinaire des 1 et 2 novembre 2014 positionnant le parti dans l’Opposition républicaine,
-l’abandon des charges contre le président Amadou Toumani Touré devant la Haute cour de justice,
-vu le retour au Mali du président Amadou Toumani Touré dans les conditions dignes de son rang et l’accueil populaire qui lui a été réservé,
-vu les efforts du président de la République et du Gouvernement pour la paix, la réconciliation, la stabilité et l’exercice de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire,
-vu les débats,
DECIDE DE SOUTENIR LA CANDIDATURE DE EL HADJ IBRAHIM BOUBACAR KEITA A L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 29 JUILLET 2018 », c’est en ces termes que le Secrétaire général du PDES « reconnaissant »,Abdoul WahabTraoré,a annoncé aux hommes de médiasla fin de l’appartenance de ses camarades à l’Opposition républicainequ’ils quittent pour sceller un mariage « pour le meilleur et pour le pire » avec la Convention de la Majorité présidentielle.
Pour Fatoumata Sacko, 1ère vice-présidente du bureau dirigé par Mohamed Dibassy,le devoir de reconnaissance oblige, aujourd’hui, à soutenir le président de la République sortant, E Hadj Ibrahim Boubacar Kéïta. « Je lui suis reconnaissante jusqu’à la moelle de mes os. Je reconnais avoir été opposante hier et de la plus belle des manières. Mais, quand il n’y a plus de cause, l’effet est nul. J’ai mis ma vie pour obtenir le retour d’ATT. Mais, j’ai, aussi, vu l’effort consenti par le président IBK et son Gouvernement pour organiser le retour d’ATT au pays. Si IBK n’avait pas voulu, le retour d’ATT serait impossible. Oui je suis reconnaissante envers le président IBK », motive-t-elle en ces termes la décision de ses camarades avant dire que son séjour dans l’Opposition lui a permis de comprendre certains opposants ne voulaient pas du retour d’ATT. « Certains d’entre eux ont même traité son retour de calcul politicien. C’est regrettable», s’indigne la conférencière.
Un congrès tripatouillé
Au cours de cette rencontre avec les journalistes, les responsables de la tendance « mouvance présidentielle du PDES » ont, aussi, donné leur version des faits quant à l’organisation du 1er congrès du parti tenu au pavillon du stade omnisports Modibo Kéïta. A les en croire, ce congrès, qui avait à l’ordre du jour la mise en place du bureau du Comité directeur national du PDES, a été marqué par une série d’actes de sabotage.
Selon Mohamed Dibassy, son camp s’attendait à un tel scénario avant même le jour du congrès. « C’est pourquoi, nous avons demandé et obtenu la mise en place d’un comité de sage », expliquele conférencier. Mais, à l’en croire, cette mesure de précaution pour éviter la cassure n’a, finalement, pas servi à grande chose. « Car, certains sont venus faire du forcing en muselant les débats sur la question du positionnement du parti. Les délégués et les élus n’ont pas pu s’exprimer. A notre grande surprise, à la place du Comité de sage, l’autre camp a mis en place une commission d’investiture à laquelle Fatoumata Sacko devait siéger au nom des comités de Bamako. Mais, elle en a été empêchée. Entre temps, ils ont amené vers 18 heures une proposition du bureau qui a été rejetée. Tout cela s’est déroulé devant huissier. Par la suite s’en est suivi le sabotage des compteurs d’électricité par Nouhoum Togo provoquant une suspension des travaux qui n’ont jamais repris », s’indigne Mohamed Dibassy.
Sur la question de leur suspension de toutes activités du parti par le camp adverse, le président du PDES de la mouvance présidentielle informe qu’il n’a reçu aucune notification de la lettre de leur suspension. Au-delà, il rassure que ses camarades de l’autre camp n’ont aucun pouvoir de prendre une telle décision à l’encontre du bureau qu’il dirige. « On ne peut pas mettre dehors les gardiens du temple »,fulmine-t-il.A l’en croire, le PDES compte, aujourd’hui, une centaine de conseillers municipaux et plus la moitié de ses conseillers se trouve dans la seule région de Mopti contrôlée par l’unique député du parti élu à Douentza, soit une soixantaine. « Si on enlève ces élus du PDES, on ne parlera plus de PDES », explique-t-il.
Mieux, il indique que les partisans au retrait du PDES de l’Opposition enregistrent, à ce jour, une adhésion majoritaire des sections du PDES dans les régions qui se présente comme suite : 7 sections/7 dans la région de Kayes, toutes les sections de Koulikoro à exception de Kolokani, toutes les sections de Sikasso et de Ségou, toutes les sections de Mopti sauf celle de Ténékou, 3 sections /5 à Tombouctou, 5 sections/6 à Bamako.
La 1ère vice-présidente du bureau dirigé par Mohamed Dibassy, Fatoumata Sacko rappelle que le PDES n’a pas de délégués dans les régions nouvellement créées.
« Je ne peux pas comprendre qu’un bureau national soit constitué en absence l’unique député du parti », regretteà son tour l’unique député du PDES, Elias Goro.
En réponse à une question des journalistes de savoir si elle ne vient pas aussi dans la majorité présidentielle pour prendre sa part de gâteau, Fatoumata Sacko a répondu de façon on ne peut plus clair : « au bout de 4 ans et demi, je ne pense pas qu’il puisse y avoir encore des miettes de gâteau à partager ».