La Zone économique spéciale (ZES) composée des villes de Sikasso du Mali, de Korhogo de la Côte d’Ivoire et de Bobo-dioulasso du Burkina Fasso (Sikobo) ambitionne de mettre en synergie toutes les opportunités de développement entre les trois pays de manière à rendre leurs économies plus complémentaires, en particulier dans la zone transfrontalière.
Les Premiers ministres du Burkina Faso, Dr Paul Kaba Tiéba, du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga et de la Côte d’Ivoire Amadou Gon Coulibaly, ont lancé, le 14 mai à Sikasso, une Zone économique spéciale (ZES). Les ministres en charge de l’Economie et des Finances et ceux des Affaires étrangères des trois pays étaient également présents.
Le jalon de cette initiative d’intégration socio-économique entre les trois villes voire les 3 pays, a été posé en avril dernier à la suite d’une visite du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à Ouagadougou et à Abidjan.
Pour Soumeylou Boubèye Maïga, la ZES-Sikobo vise à rétablir les réalités historiques, culturelles et économiques qui ont toujours uni les trois pays en général et les populations de ces régions cibles en particulier.
«La ZES procède de notre volonté de donner un nouveau souffle à la dynamique d’intégration dans laquelle nos pays se sont engagés dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uémoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Malgré les avancées enregistrées en la matière, l’intégration économique tarde à atteindre l’envergure souhaitée. Il s’agit alors pour nous, sur la base des avantages comparatifs de ces trois régions, de mutualiser nos moyens afin de desserrer les contraintes à l’investissement permettant ainsi de développer les nombreuses potentialités dont elles regorgent», a expliqué le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. La ZES, a-t-il poursuivi, offrira aux investisseurs les infrastructures de soutien nécessaires à la production (l’énergie, les routes, les services), des incitations y compris fiscales pour augmenter le rendement des capitaux investis, un bassin de main d’œuvre qualifié ainsi qu’une concentration d’entreprises, notamment de PME-PMI, qui bénéficieront des externalités positives les unes des autres. Elle sera un véritable accélérateur de la croissance économique permettant ainsi de réduire considérablement la pauvreté et d’asseoir les bases de l’émergence économique de nos pays.
Quant au chef du gouvernement de la Côte d’Ivoire, il a insisté sur la mise en place d’un Plan de développement économique commun pour la Zone. Pour Amadou Gon Coulibaly, une étude doit être préalablement faite pour identifier les potentialités de chaque région pour permettre la réalisation des infrastructures de développement. «L’Uémoa a déjà mis 43 milliards de FCFA à la disposition de nos Etats pour la concrétisation du projet », a dit le Premier ministre de la Côte d’Ivoire.
Pour le chef de l’exécutif du Burkina Faso, le projet est un excellent exemple d’intégration africaine tant souhaitée. Pour le Dr Paul Tiéba Kaba, la ZES-Sikobo permettra aussi de trouver une réponse commune aux défis sécuritaires et environnementaux auxquels les trois pays sont confrontés.
Les trois pays vont doter la Zone, d’infrastructures adéquates, dans laquelle les lois économiques seront plus libérales, c’est-à-dire plus avantageuses pour les entreprises que celles pratiquées dans le reste des pays.