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Fana : Une jeune fille décapitée, la population s’insurge
Publié le mardi 15 mai 2018  |  Le Pays
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La population de Fana s’est réveillée le dimanche 13 mai sous une fureur qui n’a pas pris le temps de se répandre rapidement à travers toute la ville voire tout le pays. Une fillette albinos âgée de 8 ans a été enlevée et décapitée dans la nuit du samedi au dimanche. La population demande que justice soit rendue à la victime.

Vers 2 h 30 minutes, Ramata Diarra, enfant albinos de 8 ans a été enlevée et égorgée. Les bourreaux ont pénétré le domicile par-dessus le mur et se sont emparés de la fillette qui dormait auprès de sa mère après des minutes de tiraillement entre eux et la pauvre mère de l’enfant.

Selon un correspondant sur place, la maman de la victime a poursuivi les malfrats tout en criant au secours. Mais, hélas ! Comment pourrait-elle les rattraper avant qu’ils n’atteignent la brousse. Le temps que les habitants du quartier, Badialan, sortent au secours, les malfaiteurs avaient déjà décapité la jeune fille et emporté sa tête et son sang aux dires des témoins. C’est alors que le corps sera retrouvé abandonné dans un vieux puits.

À l’entente de la nouvelle, toute la population de Fana est descendue dans les rues. Les bars, les restaurants ont été saccagés. Toutes les issues vers la ville de Fana ont été bloquées. Les magasins et les boutiques étaient tous fermés. Toutes les activités étaient aux arrêts. Les manifestants se sont rués vers la gendarmerie située à l’entrée de la ville en quittant Bamako pour rejoindre la ville de Fana. Les gendarmes voulant résister ont été tabassés. Des dossiers, des motos et des véhicules incendiés. L’accalmie n’est venue qu’aux environs du crépuscule où des renforts seraient arrivés de Bamako. Ceux-ci ont dispersé la foule en effectuant des tirs de sommation. La population ne demande autre chose que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Jusqu’au lundi, les activités avaient de la peine à se reprendre malgré la sécuristion de la ville. La peur s’empare de la population, car les manifestants n’entendent pas vouloir baisser les bras.

Rappelons que cela n’est pas une première dans cette ville. Au mois d’avril dernier, une mère et son enfant ont été retrouvés décapités dans leur chambre dans le quartier Guégnéka. La population avait rapproché également les autorités afin que les enquêtes soient ouvertes et que les responsabilités soient situées. Mais jusque-là, aucun résultat. C’est cette quasi-indifférence des autorités qui surprend et énerve la population.

Notons que Fana est une ville historique en matière de décapitation. Qui ne se souvient pas des années 1974-1975 ? Durant cette période, cette ville était crainte par tous les voisins à cause de cette forme d’insécurité qui n’épargnait personne. La place de l’actuelle usine de cotonnerie de la CMDT a servi à une scène macabre durant cette période où une femme enceinte a été égorgée, éventrée pour faire subir à son enfant le même sort. Les auteurs de ces scènes de décapitation en vogue durant cette période ont été arrêtés et auraient été tués. Il s’agit de Worékéla Amadou Marico et de Mossi Seydou.

Alors, après cette brève histoire, des questions nous viennent à l’esprit : des décapitations incessantes sont-elles une rechute de ce phénomène historique? Qui sont à la base de ces scènes actuelles ? Pourrait-on parler de revanche ? Pour le moment, on ne peut qu’attendre afin de voir ce que le résultat des enquêtes des autorités compétentes va nous donner.

Fousseni TOGOLA

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