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Révocation des maires des communes : Et si on faisait un tour à Baguinéda ?
Publié le mardi 15 mai 2018  |  La Sirène
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Depuis de nombreuses décennies l’agissement scandaleux des maires des communes défraie la chronique. Cependant, ces bandits de long chemin restent impunis au Mali. Ils ne sont ni suspendus encore moins destitués de leur poste. Les paysans sont dépossédés au quotidien des terres cultivables. Celles-ci sont bradées au plus offrant aux fins des élus municipaux des communes et leurs complices.

La Commune rurale de Baguinéda est la parfaite illustration de l’existence d’une bande organisée de mafioso aux yeux de tous. En regardant le train de vie de ces soi-disant maires des communes rurales, la réalité saute aux yeux en pleine journée. Entre les villas qui poussent comme des champignons, les voitures luxueuses acquises de manière frauduleuse les preuves parlantes scintillent çà et là.

Ce qui parait révoltant, les maires ne disposent d’aucun salaire mais vivent largement au-dessus de leurs moyens au point de se la couler douce. La raison est simple, le détournement est devenu la norme en terre malienne. Et personne n’ose lever le petit doigt pour condamner ces agissements ou du moins pour le dénoncer les auteurs.

On ne devient pas maire pour servir la Commune mais au contraire pour se servir de la cité en morcelant ses terres pour les vendre à qui veut payer comptant. Une majorité d’élus municipaux croient que leur ressource doit provenir de la vente des terres.

De nos jours, une mission de contrôle est en cours d’éplucher les comptes de la mairie de Baguinéda. Aux premières nouvelles des centaines de millions de F CFA sont portés disparus dans les caisses communales.

De lourds soupçons pèsent désormais sur le maire Salia Diarra et son régisseur, Yaya Traoré, qui n’est autre que son beau-frère par alliance. Ce dernier vient de s’offrir un lycée flambant neuf de plusieurs millions dans le village de Dougoulakoro. Le maire lui-même est promoteur d’un lycée à Baguinéda village.

Tous les problèmes fonciers auxquels notre pays est durement confronté sont dus principalement à l’irresponsabilité épatantes des maires des communes. Quant à l’état d’esprit de la justice malienne aucun nom ne peut le définir. Bien souvent les maires sont épaulés dans leur sale besogne par les chefs de village insatiables en milieu rural ou urbain.

Cette situation honteuse et scandaleuse a enfanté le pillage des communes, devenu la norme pour un plus grand nombre de maires dans notre pays. Au-delà ces malfrats n’ont de compte à rendre à quiconque. Comme si des structures de contrôles dignes de ce nom n’existaient pas. L’Etat doit-il rester indifférent devant cette mafia qui gangrène le pays ?

Le silence, voire l’inaction du gouvernement a conduit le peuple malien à croire à la complicité des tenants du pouvoir. Ne dit-on pas que qui ne dit rien consent ?

Conséquence, la Commune rurale de Baguinéda semble mal partie avec ses maires prédateurs. Après l’ère de Mamadou Traoré, suivie de celle Toumani Diarra dit Vieux Ba aujourd’hui député à l’Assemblée nationale, la même cadence continue. Salia Diarra fait la pluie et le beau temps sans une once d’inquiétude. Pendant que le maire est en cours de construire des villas çà et là, la municipalité de la localité est hébergée dans le local des services d’hygiène depuis plusieurs décennies. Quelle honte nationale !

Le temps est venu pour que nos plus hautes autorités s’impliquent pour arrêter l’hémorragie. La courageuse décision prise par le gouvernement ayant consisté à révoquer le maire URD de la Commune VI est salutaire. Il doit persévérer davantage sur cette voie. En principe la Commune II du district de Bamako, gérée par Cheick Aba Niaré et quelques adjoint complices avait également défrayé la chronique il y a quelque moment. Que les contrôles s’intensifient pour débarrasser nos communes de cette race de maires prédateurs.

Cette même mesure doit impérativement prévaloir pour des maires embourbés dans des scandales fonciers çà et là pour le plus grand bonheur du grand peuple du Mali. Voilà pourquoi nous invitons le gouvernement à s’atteler à la tâche pour assainir les municipalités à la vitesse de la lumière.

Affaire à suivre

Dougoufana Kéita

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