La crainte avait été toujours exprimée ici et là à travers certains médias nationaux. Aujourd’hui, elle (cette crainte) doit être partagée par tous ceux qui ont pour souci la préservation de la paix sociale et la quiétude au Mali. Préserver cette paix dans notre pays ? Cela passe d’abord et avant tout par l’éloignement de nos mosquées et autres lieux de culte du jeu politique.et sous nos cieux, ce jeu est porteur d’excès et de violences.
Or avec l’approche de la présidentielle, des chefs religieux ou responsables d’associations religieuses de Bamako ont commencé à jeter le masque. Ils sont en réalité des ‘’collabos’’ politiques au service d’hommes et de partis politiques de la place.
Ces religieux se signalent depuis quelque temps par des déclarations et autres prises de position qui ne sont pas de nature à rassurer à l’approche de l’élection de juillet prochain. A l’évidence, ces religieux ont l’intention de se servir des associations et autres organisations qu’ils dirigent et de les mettre au service d’hommes politiques dans leur conquête du pouvoir. Aussi, les mosquées et autres lieux de culte de la capitale sont transformés en ‘’officines’’ de partis politiques. Ici et là, des imams et autres prêcheurs sont instrumentalisés. Une «pré campagne électorale » qui, en réalité, ne dit pas son nom, semble en cours dans ces lieux (sacrés) de culte. Ce travail qui a déjà commencé, à travers la capitale, est en fait, le fruit d’une forte politisation du domaine religieux par des leaders d’associations.
Ce positionnement politique de ces religieux provoque déjà des fissures au sein du Haut conseil islamique (HCI). Au niveau de cette instance religieuse, censée sceller l’unité et l’union de toutes les associations islamiques, la guéguerre fait rage entre deux principaux leaders. Aussi, l’association des jeunes musulmans réclame la tête du président du HCI, accusé de transformer l’instance en un instrument politique. C’est vrai que Mahamoud Dicko, puisqu’il s’agit de lui, a longtemps été soupçonné de se servir du Haut conseil islamique, pour assouvir ses propres intérêts. Et les incessantes intrusions de Dicko sur le champ politique font l’objet de beaucoup de critiques au sein d’associations islamiques. Et du coup, Dicko est pointé du doigt, s’il n’est pas carrément accusé de rouler pour un candidat à la présidentielle.
Au vu des remous en cours au sein du Haut conseil islamique et des agitations qui gagnent les rangs des associations, la crainte (soulignée plus haut), devient alors réelle…
Toutefois, les autorités de la transition assistent impuissantes à la montée en flèche de cette forme d’intégrisme religieux à Bamako, au moment où le pays, aidé par la communauté internationale, mène une guerre contre les djihadistes au nord. Cependant, l’on ferme les yeux sur les dérapages et autres excès de ceux-là qui, dans la capitale tentent d’allumer des foyers de tension qui risquent de s’embraser à tout moment.
Libre à eux de faire de la politique ou d’avoir des choix politiques. Mais de grâce qu’ils mettent la religion en dehors du jeu politique et qu’ils mettent nos mosquées à l’abri de discours politiques.