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Cour d’assises : Il prend la perpète pour avoir donné la mort à son épouse
Publié le mercredi 16 mai 2018  |  L’Indicateur Renouveau
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La Cour d’assises de Bamako s’est penchée sur le dossier du neveu de l’ex-président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, Aboubacar Fall, accusé d’assassinat et détention illégale d’arme. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité.

Aboubacar Fall reconnaissez-vous les faits ? demande le président. “Oui je les reconnais”… répond-t-il

“Quelle est ta version des faits”, interroge encore le président Hamadoun Cissé ? “Nous nous rendions à ‘un diner de gala’ à l’hôtel Radisson. En cours de chemin une dispute a éclaté entre nous au sujet du traitement accordé à notre personnel (la servante et le gardien) de maison. Ma femme m’a traité d’enfant maudit, ce que je n’ai pas digéré. Malheureusement, je lui ai tiré une balle dans la tête”, relate-t-il d’une voix basse.

Une insulte peut-elle justifier un crime ? poursuit le président avec ses questions. “Non”, revient l’accusé. “Mon acte était irréfléchi. Je le regrette”, se lamente-t-il. “Mon intention n’était pas de lui donner la mort, j’étais sous l’effet de la colère”, se justifie-t-il. Aboubacar Fall, portant un T-shirt et un pantalon noir, timide et le visage triste, tente de gagner la clémence de la cour.

“Pourquoi vous détenez une arme dans votre voiture”, demande encore le président ? Je détenais l’arme pour deux raisons : ma sécurité et celle de ma famille, argue-t-il. Savez-vous que vous n’aviez pas une autorisation, insiste un conseiller du président ? “Je n’avais pas eu le temps nécessaire pour la faire”, se défend-t-il.

L’affaire en question remonte à janvier 2016 lorsqu’Aboubacar Fall a tiré à bout portant sur son épouse Maïmouna Sissoko en partance à un diner de gala à l’occasion du mariage de la fille de l’ancien président de la République, Dioncounda Traoré, à l’hôtel Radisson Blu.

“Peut-on condamner un diabétique ?”

“Vous détenez l’arme depuis combien de temps”, interroge à son tour la procureure Suzanne Coulibaly ?

“Depuis trois ans”, dit Aboubacar Fall. “Ta femme savait-elle que tu disposais d’une arme dans la voiture”, poursuit-t-elle ? “Non”.

Puis la procureure s’adresse à la Cour en ces termes : “Une épouse, une mère de famille a été froidement assassinée”. “Toute la société malienne souhaite que justice soit faite dans cette affaire”, estime la procureure S. Coulibaly.

Les avocats de l’accusé posent alors des questions relatives à son passé pénal et son entourage. Une manière d’obtenir des circonstances atténuantes.

“Monsieur le président peut-on condamner un diabétique ? Que non ! On le soigne”, plaide Me Mory Coulibaly. “Notre client a commis un acte qu’on ne saurait justifier mais il a sa place dans établissement pour se soigner. La société a besoin de lui, c’est un ingénieur du génie civil. Il n’a pas sa place dans une prison”, soutient un des avocats.

La représentante de la société demande à la Cour de n’accorder aucune circonstance atténuante. Elle requiert la réclusion à perpétuité. Mais les défenseurs de M. Aboubacar Fall rejettent la demande du ministère public. Ils plaident le sursis pour permettre à leur client de retrouver ses deux filles.

Après le débat la Cour, l’accusé prend la parole. Il présente ses excuses et demande la mansuétude de la Cour. Vaine démarche : la Cour, sourde, laisse tomber le couperet : la réclusion criminelle à perpétuité. Triste épilogue d’un couple qui s’était juré fidélité et amour dans le meilleur comme dans le pire.

Yehia Mahmoud
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