Le capitalisme a atteint le summum. La déshumanisation s’impose des suites d’un irrationalisme sauvage. La dignité humaine est bafouée. L’homme devient un objet de commerce. Une inversion s’installe. L’objet des sacrifices est désormais l’humain qui est sacrifié sur les autels personnels et collectifs pour l’atteinte d’objectifs spécifiques. La raison manquant à l’homme, il ne se donne plus le temps de se demander si le sacrifice de son prochain peut réellement permettre la résolution à ses problèmes. Ce monde nous inquiète. Ces problèmes sont plus graves à l’approche des élections où l’on a l’impression que ce sont des sangsues qui sont en concurrence afin d’arriver au pouvoir.
Plus aucun jour ne se passe sans que nous apprenions que des hommes se sont entre-tués dans la poursuite de tel ou tel but. Des guerres se multiplient. Des scènes de braquage au cours desquels des hommes sans foi tuent leurs semblables pour leurs biens. Le monde devient de plus en plus macabre. L’hécatombe règne partout. L’homme perd de plus en plus son humanité. La concurrence est rude entre les sangsues. Les pauvres sont ceux qui amassent les conséquences désastreuses.
L’État de nature que décrit Rousseau vaut mieux que les États actuels. Dans cet état de nature au moins la pitié animait les hommes et faisait le lien entre eux. Chacun portait secours à ses semblables en danger. L’entre-aide était ce qui rendait cette vie plus belle. Qu’en est-il des sociétés actuelles ?
Le barbarisme est devenu la caractéristique fondamentale des sociétés actuelles. L’humain se nourrit de la chair de son semblable. Si jadis les animaux étaient l’objet des sacrifices, dans les sociétés modernes, l’humain se substitue aux animaux. L’humain est plus sollicité dans les différents rituels des hommes en quête de popularité.
Plus de pitié, plus de dignité. Pour l’argent, les bouchers de la chair humaine affûtent chaque jour leurs armes. Les pièces humaines sont étalées sur les stands des marchés. Elles sont vendues aux mêmes titres que les objets. Comme victimes, les mineurs, les fillettes, les albinos, etc. Leur tête, leur sexe, leur nombril constituent les parties les plus convoitées par les commerçants ensanglantés qui ne croient pas sûrement à l’existence d’un monde invisible à posteriori d’un jugement dernier.
La religion, ce concept ne cesse de me donner à réfléchir. Quelle est la religion que les hommes modernes pratiquent ? Une religion où l’homme tend à s’attribuer la place de Dieu. L’homme devenant de plus en plus irrationnel, la place de Dieu devient de plus en plus petite. La croyance en Dieu devient secondaire. Plus de peur donc plus de pitié. Seule la loi du plus fort règne. Bienvenue à un « état de guerre de tous contre tous », un état où « l’homme est un loup pour l’homme », les plus faibles constituent des proies pour les plus forts. Les sangsues sont devenues plus nombreuses que leurs proies.
Dimanche 13 mai 2018, à 3 h du matin, la petite Ramata Diarra, albinos âgée entre 5 et 8 ans, a été retirée des mains de sa maman. Elle a ensuite été retrouvée décapitée et vidée de son sang par ses bourreaux qui n’ont eu aucune pitié à son égard vu son âge. Les hommes n’ont-ils plus de cœur, je veux dire de sensibilité ? L’irrationalisme a sûrement obscurci tellement leur cœur qu’ils sont insensibles. Qui n’a pas appris le cas de la mère et de son enfant retrouvées décapitées chez elles à Fana le 9 avril dernier ? Qu’en est-il du chef de famille qui a étranglé son enfant dans la première région du Mali ? Les cas sont nombreux. L’humain devient un objet du commerce rituel.
La montée en puissance de ces formes de violence ou de criminalité s’aggrave dans la plupart des cas à l’approche des élections. Tout porte à croire que ces malfaiteurs sont au service de certains candidats aux élections présidentielles qui reçoivent ces prescriptions sanguinaires de la part de marabouts sanguinaires et des féticheurs. Le pouvoir aveugle. Si le sacrifice d’un humain peut amener un homme au pouvoir, qu’attend le marabout lui-même pour gouverner ? Tout le monde aime le pouvoir. Il est temps que les hommes aient la raison en sachant que ces sacrifices sont inhumains et ne puissent porter personne au pouvoir. Ces sacrifices compliquent d’ailleurs nos vies s’il est vrai que les tous petits sont les biens aimés de Dieu. Cette forme de commerce ensanglanté constitue une marque de dégénérescence sociale et peut être à la base de division sociale.
Il faut songer à des mécanismes de sécurisation de nos contrées afin de stopper ces pratiques déshumanisantes qui ne constituent que des violations graves contre les droits de l’homme et surtout de ceux des enfants.