Le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration Africaine a sacrifié à la tradition en organisant une Semaine de l’intégration africaine dans le sillage de la commémoration du 25 mai, journée de l’Afrique. C’est dans ce cadre que quelques heures après la cérémonie de montée des couleurs pour commémorer le cinquantième anniversaire de l’unité africaine, une conférence débat a eu lieu au CICB. Le thème « rôle de l’Union africaine dans la prévention et la résolution des conflits » a été développé par Issiaka Souaré, conseiller politique principal de la MISMA. La conférence a mobilisé de nombreuses personnes dont des ressortissants des pays africains vivant au Mali.
Le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Demba Traoré, dans un mot introductif, a eu une pensée pieuse pour les victimes de l’agression que le pays a connue en janvier 2012 avant de rappeler que « pour la résolution de cette crise, le Mali a bénéficié d’un appui déterminant des organisations internationales dont il est membre, notamment la CEDEAO et l’Union africaine ». Aussi pour lui, cette année notre pays ne célèbre pas que les cinquante ans de l’unité africaine, mais aussi la solidarité africaine et apprécie les avantages de l’intégration sous-régionale et régionale ». Ce thème de la prévention et de la résolution des conflits est une opportunité pour les populations maliennes de mieux connaître objectifs et missions poursuivis par les différentes organisations sous-régionales, les avantages qu’un pays peut tirer de son appartenance à ces organisations, mais aussi les règles qu’il faut accepter et respecter quand un pays décide souverainement de faire partie de ces organisations. Demba Traoré a remercié la CEDEAO et d’autres pays africains pour leur engagement constant à nos côtés.
« L’Afrique, notre continent, dira-t-il, est bien placée pour trouver elle-même de nouvelles solutions aux défis qui se posent au monde. Elle dispose de son propre génie, ses propres valeurs partagées et ses propres ressources humaines et naturelles pour inventer de nouveaux modèles de croissance équitable et de développement durable permettant de garantir un avenir radieux aux futures générations ».
Dans son exposé, le conférencier a souligné l’occasion de réfléchir aux questions de sécurité, de voir les moyens de consolider les acquis et d’analyser les erreurs. Issiaka Souaré a ensuite abordé les concepts de prévention et de résolution des conflits. Il a développé le mécanisme de prévention et de résolution des conflits, leur impact sur le terrain avant de s’attarder sur le cas de notre pays.
L’Afrique a fait le choix de mettre l’accent sur la prévention. D’où la création du Conseil de paix et de sécurité. Concernant la crise que vit notre pays, l’Union africaine s’est saisie de la question dès le 20 mars 2012 à travers justement le Conseil de paix et de sécurité. L’UA a apporté un soutien sans faille à la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali. Elle a soutenu le déploiement de la Mission internationale de soutien pour le Mali (MISMA) et contribué à la mobilisation de la communauté internationale.
Au cours des débats, plusieurs intervenants ont soulevé la question du financement de la prévention et de la résolution des conflits, de la lenteur dans la mobilisation des fonds. Il a également été question de la force en attente pour intervenir en cas de conflit et des innovations nécessaires pour faire face aux défis qui assaillent le continent.