Les jihadistes et autres bandits armés qui occupaient le nord de notre pays ont laissé derrière eux une grande quantité de mines et de munitions. Les mines qui n’ont pas explosé présentent un grand risque pour les populations. Elles ont déjà fait plusieurs victimes. La Fondation suisse de déminage (FSD), en collaboration avec l’UNICEF et Handicap international (HI), vient d’organiser une formation éducative de quatre jours sur la question. La session a été initiée pour contribuer à réduire au maximum les risques d’accidents liés aux mines ou aux restes d’explosifs de guerre, à travers la sensibilisation et le changement de comportement chez les communautés affectées.
La session qui a pris fin vendredi à l’hôtel Badala, avait débuté par la présentation d’une séance de sensibilisation pour un public cible, suivie d’un sketch décrivant la conduite à tenir en présence d’une mine. Une remise de certificats de participation aux candidats a mis fin à la cérémonie. Les documents ont été remis par le manager de programme à la FSD, Christopher Rennick et le coordinateur, Roland Sidler.
Celui-ci s’est réjoui de l’assiduité des participants qui sont pour la plupart des porteurs d’uniforme. Selon une récente étude, l’on dénombrerai 66 victimes d’engins explosifs dans les régions de Tombouctou (8), Gao (32), Kidal (10) et Mopti (16). Ces accidents ont provoqué la mort de 6 personnes dont 4 enfants et fait 60 blessés dont 32 enfants.
Les engins dangereux comprennent les munitions explosées, les munitions explosives abandonnées, les mines anti-personnelles et les mines anti- véhicules.
C’est en trois groupes que les projets de l’ERM (Education aux risques des mines) classifie leurs activités selon un degré de prévention : l’information et la sensibilisation (acquisition de savoirs et de savoir-faire), l’éducation et la formation (acquisition de savoir-être et changements de comportement), liaison communautaire (approche intégré avec les activités de déminage).
En vue de sensibiliser le maximum de personnes et amoindrir la négligence face au danger, l’ERM ne se limite pas qu’aux formations. Des démarches sont également menées via les radios, des dépliants, les médias et les moyens de communication traditionnelle. En outre, l’ERM établit une collecte de données sur les victimes et les zones suspectées polluées en réalisant des entretiens avec les victimes ou leurs proches.
Après cette formation, ce que retiennent les formateurs comme les participants, reste indéniablement le danger permanent mais surtout, la nécessité de sensibiliser toutes les couches de la population face à un danger qui peut être bien dissimulé.