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L’Essor N° 17438 du 22/5/2013

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Le ministre de l’Agriculture en zone CMDT : l’heure des mises en garde
Publié le mardi 28 mai 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par A S
Recherche agricole: inauguration des installations du nouveau système d`irrigation à Soutra.
Soutra, le mai 2013. Le ministre de l`agriculture Baba Dembélé a procédé à l`inauguration des installations du nouveau système d`irrigation.


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Tout contrevenant ou complice de spéculation sur les engrais subventionnés, répondra de ses actes

Le prix du coton graine fixé à 250 Fcfa le kilogramme, le maintien de la subvention des engrais à 12.500 Fcfa le sac de 50 kg et la vente à moitié prix des semences améliorées de maïs hybride, l’amélioration de la qualité du coton graine, les prévisions de production de coton à 522.000 tonnes pour la campagne agricole qui démarre, les mises en garde contre les spéculations sur les engrais et les déguerpissements des sites d’orpaillage traditionnel sont les messages clés que le ministre de l’Agriculture Baba Berthé véhicule depuis vendredi dans les zones de production cotonnière des régions de Sikasso, Ségou et Koulikoro.

Le ministre de l’Agriculture, accompagné du PDG de la CMDT, Salif Abdoulaye Cissoko, du président de l’APCAM, Bakary Togola, du conseiller technique, Abdoulaye Dembélé, du directeur national de l’agriculture, Daniel Siméon Kéléma, des responsables et représentants des services techniques relevant du département, a entamé par Zantiébougou et N’Kourala sa visite de terrain.

Les notables auxquels le ministre a rendu visite à Bougouni ont été les premiers à évoquer la spéculation dont les paysans ont été victimes au cours de la campagne dernière. Ils ont assuré que les faibles rendements enregistrés sur les parcelles de coton et de cultures vivrières sont dus en partie à la faible utilisation des engrais à cause de la spéculation. Ils ont souhaité que le gouvernement s’implique davantage pour que les paysans puissent bénéficier d’intrants et que les populations profitent des efforts financiers consentis.



UN COTON DE QUALITE. Cette préoccupation est revenue dans les échanges que le ministre a eus avec les producteurs sur le terrain. Il faut rappeler que la subvention coûtera cette année 35 milliards Fcfa que l’Etat a consenti pour les besoins d’intrants de la campagne agricole 2013-2014. Lors de la campagne dernière, des engrais subventionnés se sont retrouvés sur le marché. C’est ainsi que des engrais destinés spécifiquement à la culture du coton se sont retrouvés en vente sur les marchés de l’Office du Niger et des fertilisants minéraux conçus pour la culture du riz ont été aperçus sur les marchés des zones cotonnières, selon des témoignages de paysans. Cette pratique frauduleuse a privé beaucoup d’entre eux de la possibilité d’acquérir la précieuse denrée pourtant subventionnée à près de 25 milliards Fcfa l’année dernière.

Les paysans ont demandé au ministre de veiller à mettre fin à de telles pratiques. Le gouvernement ne saurait tolérer de tels comportements, a réagi Baba Berthé. Il a promis que tout contrevenant ou complice de la spéculation des engrais subventionnés répondra de ses actes. « Les commerçants ne sont pas les destinataires finaux des engrais subventionnés, mais plutôt vous les paysans. Il a appelé à la vigilance et à la moralisation de l’utilisation de ces fertilisants minéraux. Tenez-nous informés de toute pratique frauduleuse », a souhaité le ministre Berthé.

Sur la question du déguerpissement des sites d’orpaillage, Baba Berthé a assuré que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour veiller au respect de la mesure. Les autorités ont prévu de fermer tous les sites d’orpaillage à la fin de ce mois. La mesure sera exécutée. « Il n’y a pas de raisons que plusieurs pays voisins puissent fermer les leurs pendant l’hivernage et que le Mali ne puisse pas faire la même chose, c’est inadmissible », a t-il jugé. Qui plus est les villages sont désertés par les bras valides qui doivent revenir pour épauler les vieilles personnes, les femmes et les enfants restés sans moyens. La culture agricole utilise beaucoup de main d’œuvre, donc les jeunes constituent de ce fait un apport incontournable aux campagnes agricoles.

Le PDG de la CMDT a salué le déplacement du ministre dans les zones d’intervention de l’entreprise. La compagnie s’est acquittée du paiement effectif du coton graine au producteur, a fixé dans le cadre d’un mécanisme conjoint le prix du coton graine au producteur en début de campagne à 250 Fcfa et rassure les paysans en apportant la bonne nouvelle relative à la subvention des engrais, semences et équipements. Salif Abdoulaye Cissoko a évoqué les ambitions de production de la Holding pour cette campagne qui démarre : 522.000 tonnes de coton graine et 2 millions de tonnes de céréales. Il a rappelé le plan stratégique de développement de la filière coton à l’horizon 2018 (2013-2018) qui prévoit une production de 800.000 tonnes de coton graine et 3 millions de tonnes de céréales. Pour le démarrage de cette campagne, le patron de la CMDT a assuré que la mise en place des intrants est effective sur toutes les zones de production cotonnière. Il a appelé les paysans à respecter le calendrier agricole et les techniques culturales afin de produire un coton de qualité.



PAYSANS PILOTES. La visite a été aussi l’occasion de prendre connaissance des résultats de production de certains paysans. Dans la zone de production agricole de Zantiébougou (26 km de Bougouni, filiale sud), le paysan Kassim Koné a produit au cours de la campagne agricole 2012-2013 sur 14 hectares 13 tonnes de coton graine, 14 tonnes de maïs sur 7 hectares, deux tonnes de mil et la même quantité en sorgho sur les 3 hectares de chacune de ces spéculations.

Adama Sanogo de N’Kourala (situé à une quarantaine de kilomètres de Sikasso) a bénéficié d’un prêt de l’institution de microfinance Kafo Jiginew pour acquérir un tracteur à 7 millions Fcfa remboursable sur 5 ans. Ce paysan a récolté 8,5 tonnes de coton graine sur 10 hectares et 3,8 tonnes de sorgho sur 4 hectares.

A Katélé situé à environ 90 kilomètres de Sikasso dans le cercle de Kadiolo, le paysan Seydou Sanogo fait également figure de modèle. Sur les trois dernières campagnes agricoles, ce paysan n’a pas décroché du haut de gamme en matière de rendement soit plus d’une tonne de coton à l’hectare. Ainsi de 1,272 tonne de coton graine à l’hectare lors de la campagne agricole 2010-2011, il a grimpé à 1,671 tonne au cours de la campagne 2011-2012 pour un peu régresser à 1,460 tonne pendant la dernière campagne 2012-2013. Seydou Sanogo a été félicité et encouragé par Baba Berthé qui l’a encouragé à persévérer sur cette lancée.

Le ministre a également exhorté les producteurs de coton à truster les rendements élevés gage d’une meilleure productivité et de rentabilité. Le chef du département a profité de l’occasion pour mettre l’accent sur la qualité du coton produit. Pour cela, il a invité les producteurs à privilégier les superficies qu’ils peuvent financièrement et techniquement fertiliser. « Le Mali devient un des leaders incontestés en matière de production de coton de qualité sur le marché international. Maintenir ce cap est à notre portée et les producteurs sont les porteurs de cette ambition», a assuré le ministre.

Avant de quitter la filiale sud de Sikasso pour celle de nord-est de Koutiala, la délégation a discuté avec l’encadrement de la CMDT, les responsables des services techniques et les producteurs à Bougouni et Sikasso.

M. COULIBALY

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